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UNIL: test d’ADN environnemental pour détecter les moustiques

Le test développé à Lausanne permet de détecter la présence d'Aedes albopictus dans l'environnement. Ici, une femelle en train de piquer un humain (archives). KEYSTONE/APCenters for Disease Control and Prevention/JAMES GATHANY sda-ats

(Keystone-ATS) Une équipe internationale avec participation de l’Université de Lausanne (UNIL) a développé un test utilisant l’ADN environnemental pour détecter les moustiques transmettant la dengue, le chikungunya et le Zika. Ces travaux sont publiés dans la revue PLoS ONE.

Les recherches menées par l’UNIL, en collaboration avec le Musée cantonal de zoologie, l’Université de Padoue (I), l’Université de Grenoble/CNRS et la société SpyGen (France) démontrent l’efficacité et la fiabilité de cette nouvelle approche, indique l’UNIL dans un communiqué.

La méthode utilise l’ADN dit environnemental (ADNe): les chercheurs ont prélevé des échantillons d’eau sur le terrain dans plusieurs pays européens. Tous les organismes vivants perdent de l’ADN à travers la peau, l’urine ou les selles par exemple, et les molécules se retrouvent ensuite dans leur environnement.

En parallèle à ces prélèvements d’ADN dans l’eau et pour comparer les résultats, les scientifiques ont travaillé de manière traditionnelle en prélevant des échantillons de larves. Cette dernière approche donne parfois des résultats ambigus et est problématique lors de surveillances à grande échelle.

L’analyse se basait sur trois espèces invasives de moustiques: le moustique-tigre (Aedes albopictus), le moustique japonais (Aedes japonicus) et le moustique de Corée (Aedes koreicus).

Meilleures performances

Résultat: le test effectué avec l’ADNe est fiable et efficace et obtient même de meilleures performances que les méthodes traditionnelles. De plus, l’échantillonnage de l’eau est une méthode moins complexe à réaliser.

Selon le Dr Luca Fumagalli, du Département d’écologie et évolution de l’UNIL, cité dans le communiqué, “comme l’échantillonnage de l’eau est plus simple à réaliser que des analyses traditionnelles, il pourrait permettre de développer des programmes de science citoyenne à grande échelle avec un suivi et une surveillance en lien avec l’apparition de certaines espèces invasives de moustiques.”

Les moustiques vecteurs de virus et de maladies représentent un problème de santé publique émergeant en Europe et dans le monde. Les espèces invasives se répandent notamment en raison du changement climatique et de la mondialisation, avec des impacts potentiels au niveau environnemental, économique et sanitaire. Une identification précoce est donc cruciale pour établir des stratégies d’éradication ou de contrôle efficaces.

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