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Unir les compétences pour mieux lutter contre les cancers

La visioconférence permet aux spécialistes des HUG et du CHUV d'échanger sur des cas de cancer compliqué, de poser un diagnostic et de recommander un traitement. KEYSTONE/CYRIL ZINGARO sda-ats

(Keystone-ATS) Une année après son lancement sous l’impulsion du CHUV et des HUG, le Réseau romand d’oncologie tire un premier bilan encourageant. La structure, qui regroupe des spécialistes de plusieurs disciplines, a déjà examiné plus de 300 cas de cancer avancé.

Ce réseau profite à tout le monde, aux patients, aux oncologues exerçant loin des centres académiques lausannois et genevois ainsi qu’aux hôpitaux universitaires eux-mêmes. “Nous sommes dans une situation gagnant-gagnant”, a résumé vendredi devant la presse George Coukos, chef du département d’oncologie du CHUV.

Les médecins de Suisse romande peuvent, avec l’accord de leur patient, soumettre un cas compliqué de cancer au réseau. Pathologues, bioinformaticiens, généticiens et oncologues se penchent alors sur le dossier, procèdent aux analyses poussées des échantillons et émettent ensuite des recommandations.

Rendez-vous hebdomadaires

Chaque semaine un rendez-vous en visioconférence (tumor board) est organisé entre le CHUV, les HUG et les oncologues concernés. Les cas sont discutés et des propositions de traitement personnalisé sont faites, qui peuvent inclure un essai clinique ou la prise de médicaments non encore homologués.

Il se peut aussi qu’aucun traitement ne puisse être recommandé. Car, même si des progrès significatifs ont été accomplis, la lutte contre le cancer est loin d’être terminée. “Nous devons admettre les limites thérapeutiques actuelles”, a noté Pierre-Yves Dietrich, médecin-chef du département d’oncologie aux HUG.

Poser un diagnostic est également devenu extrêmement difficile. Avec l’utilisation de la génomique, chaque cancer est devenu unique. Il est possible aujourd’hui de déterminer dans une tumeur la mutation principale responsable de la progression de la maladie et les altérations qui influencent les traitements.

Plus de 150 molécules différentes sont à disposition pour s’attaquer au cancer et il en arrive une vingtaine de nouvelles chaque année. Gérer tous ces paramètres devient quasi impossible pour un médecin seul dans son coin. Le réseau permet d’être ensemble pour faire face à la complexité, a fait remarquer M. Dietrich.

Masse critique de patients

Le réseau a un autre avantage. Il interconnecte une région sanitaire de 1,9 million d’habitants. Une masse critique qui permet au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) d’avoir suffisamment de cas à disposition pour la recherche et des statistiques exploitables.

Ce réseau d’oncologie, qui mobilise des spécialistes et procède à des analyses coûteuses, a un prix élevé. La structure n’aurait pas vu le jour sans les dons de la Fondation Philanthropia (Lombard Odier) et de la Fondation FAMSA (famille Sabrier). Ces fonds privés financent des postes de chercheurs et de gestionnaires de données.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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