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USS: les bilatérales doivent servir les intérêts des salariés

(Keystone-ATS) Réintroduire des contingents dans le cadre de la mise en oeuvre de l’initiative contre l’immigration de masse n’est pas une option pour l’USS. La faîtière des syndicats rappelle son attachement à des bilatérales qui doivent servir les intérêts de tous les salariés.

“Une discrimination selon la nationalité dégraderait la situation de tous les travailleurs et travailleuses”, écrit l’Union syndicale suisse (USS) dans un catalogue de revendications publié vendredi à l’issue de l’Assemblée des délégués réunie à Berne.

Les effets négatifs des contingents ont pu être observés dans les années nonante, argumente l’USS. Ils sont synonymes d’emplois mal rémunérés, de travail au noir et de conditions de travail précaires. L’USS rappelle qu’environ un tiers des heures de travail fournies le sont par des salariés sans passeport suisse.

Le soutien aux bilatérales affiché par l’USS n’a pas empêché de nombreux délégués de s’exprimer de manière critique. Ce sont surtout les habitants des cantons limitrophes qui ont évoqué leurs expériences en matière de dumping salarial, a déclaré le porte-parole de l’USS Thomas Zimmermann à l’ats.

Contrôles lacunaires

Les pressions sur les salaires et les abus commis par les employeurs sont aujourd’hui encore une triste réalité, estime l’USS. C’est pourquoi elle prône un renforcement de la protection des salariés, notamment par des contrôles plus fréquents et davantage de conventions collectives de travail (CCT) incluant des salaires minimums et des sanctions plus dures.

Le catalogue de revendications de l’USS adopté vendredi préconise l’inscription dans la loi de sanctions administratives à hauteur de 30’000 francs, contre 5000 francs actuellement. L’USS demande que 20% des employeurs suisses et 50% des entreprises qui détachent des travailleurs soient contrôlés chaque année. Actuellement, les entreprises ne seraient contrôlées que tous les 25 ans, voire tous les 50 ans dans certaines régions.

Les contrôles effectués dans le cadre des mesures d’accompagnement auraient mis en évidence des salaires trop bas dans 30% des cas dans les branches qui ont une CCT. Mais dans les branches sans salaires minimums – et cela concerne la moitié des salariés – il n’est pas possible d’infliger d’amendes aux employeurs, déplore l’USS.

Salariés âgés

La suppression du taux plancher a encore accentué la pression sur les employés. L’USS revendique notamment une meilleure protection des salariés âgés. Ces derniers s’inquiètent toujours plus pour leur emploi car ils sont plus souvent licenciés que les jeunes et retrouvent plus difficilement du travail. Le “tabou du licenciement” a disparu, selon l’USS.

Les délégués de l’USS ont adopté deux résolutions en faveur des travailleurs âgés. La première se prononce contre la baisse du niveau des rentes et pour un renforcement de l’AVS et la seconde soutient la lutte pour une Convention nationale garantissant la retraite à 60 ans.

L’USS a en outre adopté une troisième résolution, appelant le Conseil fédéral et les gouvernements cantonaux à lever leurs programmes d’austérité.

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