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Vaccins: en cas de pandémie, les jeunes passeraient avant les aînés

Vacciner les enfants et les jeunes avant les aînés représente le scénario le plus efficace pour lutter contre la dissémination du virus, selon la Confédération (photo symbolique). Keystone/AP/RUDI BLAHA sda-ats

(Keystone-ATS) Sauver les jeunes d’abord. C’est le scénario que retient la Confédération en cas de pandémie de grippe, parce qu’il est le plus efficace, bien qu’il ne soit pas le plus équitable. Vacciner les jeunes en premier permet de mieux lutter contre la dissémination du virus.

C’est la conclusion à laquelle est parvenue une étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), mandatée par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Ses propositions ont été détaillées dans les hebdomadaires dominicaux Matin Dimanche et SonntagsZeitung. L’ats s’est procuré une copie du document.

“Cette étude met en avant différentes variantes dans la priorisation des vaccins en cas de pandémie”, indique à l’ats Daniel Koch, chef de la division des maladies transmissibles à l’OFSP. La question de savoir qui doit passer en premier se pose surtout en cas de pénurie des vaccins. Dans un tel cas, une priorisation des vaccins doit être faite et les contingents cantonaux fixés selon, explique-t-il.

Sept propositions

Les auteurs de l’étude ont mis en lumière sept variantes pour une répartition plus ou moins équitable des vaccins en cas de pénurie. Pour chacune d’entre elles, ils ont pris en compte autant des critères d’efficacité médicale que des critères éthiques.

Ces scénarios sont le hasard (tirage au sort), la liste d’attente, la vaccination prioritaire des plus malades, la vaccination prioritaire des plus jeunes, le principe de “sauver le plus de monde possible” ou celui de vacciner les personnes les plus aptes à aider dans une telle crise – par exemple, les travailleurs de la santé.

Les experts ont aussi analysé des combinaisons de différents facteurs, comme par exemple l’âge, le fait de faire partie des plus malades et de compter parmi les personnes les plus aptes à aider. De tous les scénarios imaginés, il ressort de l’étude que le plus efficace serait de vacciner les plus jeunes d’abord, parce que cela permettrait de lutter au mieux contre la dissémination du virus.

Pas le plus équitable

Les auteurs de l’étude concèdent toutefois que ce scénario est éthiquement contestable. Selon un sondage mené auprès de médecins, d’étudiants en médecine, de personnels médicaux et de personnes sans connaissances médicales précises, de l’avis de tous – sauf des médecins – cette variante est la plus injuste. La plus équitable, selon la majorité, est celle qui donne la priorité aux plus malades.

Difficile de dire aujourd’hui quel scénario sera appliqué en cas de pandémie. “Cela dépendra à chaque fois du virus. Si celui-ci se répand surtout parmi les retraités, on ne vaccinera assurément pas les plus jeunes en premier”, souligne Daniel Koch. La dernière vague de grippe et la pandémie de 2009 ont montré qu’il est difficile de prévoir quelle tranche d’âge le virus va toucher de plein fouet.

Selon l’OFSP, une pandémie est la propagation dans plusieurs pays, voire plusieurs continents, d’une maladie infectieuse déterminée, susceptible de mettre en danger une grande partie de la population mondiale. Il s’agit principalement de pandémies de grippe engendrées par les virus influenza et pouvant survenir à tout moment. Le sida est lui aussi fréquemment défini comme pandémie.

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