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Vague antiterroriste en Europe après un attentat déjoué en Belgique

(Keystone-ATS) Assaut contre une cellule devant passer à l’acte en Belgique, coups de filet en Allemagne, arrestation en Autriche et interpellations en France en lien avec les attentats contre “Charlie Hebdo”: des opérations se sont multipliées depuis jeudi en Europe. Au moins 28 personnes ont été arrêtées.

Cinq personnes ont été inculpées en Belgique pour “participation aux activités d’un groupe terroriste”, a indiqué vendredi le parquet fédéral. Parmi elles, un djihadiste présumé qui a survécu à l’assaut donné par la police jeudi soir à Verviers.

La Belgique était sur le pied de guerre au lendemain de cet assaut. Deux suspects sont décédés après avoir riposté à l’arme de guerre.

Revenus récemment de Syrie, ils s’apprêtaient à commettre un attentat contre les services de police, selon le parquet fédéral. Les attaques étaient même prévues “sous quelques heures”, selon plusieurs médias.

Treize personnes ont été arrêtées lors de 12 perquisitions et la Belgique va demander l’extradition de deux ressortissants belges interpellés en France. L’opération a permis la saisie d’armes et d’explosifs ainsi que la découverte d’uniformes de la police.

Suspects sur écoute

Les suspects étaient sur écoute dans le cadre d’une enquête ouverte avant les massacres commis à Paris au nom de l’islam radical par les frères Chérif et Saïd al-Kouachi et Amédy Coulibaly.

Le niveau de menace terroriste, qualifié de “grave”, a été relevé dans la nuit d’un cran, à 3 sur une échelle de 4, pour l’ensemble du royaume. A Bruxelles, les postes de police ont été fermés et les commissariats filtraient les entrées. Dans plusieurs zones, les policiers étaient priés de ne pas se rendre sur la voie publique en uniforme sans arme et gilet pare-balles.

“Il n’y a pas de lien entre les attentats à Paris et ceux programmés en Belgique”, ni “entre les filières”, a soulignée le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders. Il a signalé que des échanges d’informations ont eu lieu entre polices belge et française.

Perquisitions à Berlin

A Berlin, une dizaine de perquisitions au sein de la “mouvance islamiste” ont été effectuées vendredi matin. Deux Turcs ont été arrêtés, dont l’un soupçonné de diriger un “groupe d’extrémistes” qui envisageait “un acte violent grave en Syrie” et l’autre s’occupait des finances de ce groupe.

Ces arrestations font suite à plusieurs mois d’enquête visant cinq ressortissants turcs âgés de 31 à 44 ans. Près de 250 policiers ont pris part à ces opérations.

Arrestation en France

La police autrichienne a elle interpellé vendredi à Vienne un jeune Turc de 14 ans. Il avait disparu mardi alors qu’il se trouvait sous contrôle judiciaire pour avoir voulu faire exploser une bombe dans un lieu public, a annoncé la police.

En France, l’enquête sur les attentats qui ont fait 17 tués la semaine dernière a rebondi avec l’interpellation de douze personnes dans la nuit de jeudi à vendredi en région parisienne. Ces personnes vont être interrogées sur le “possible soutien logistique” qu’elles sont susceptibles d’avoir apporté aux tueurs, notamment des armes et des véhicules, a dit une source judiciaire.

“La plupart sont connues des services de police pour des faits de droit commun”, a indiqué le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.Parmi les interpellés, qui ont été placés en garde à vue, figure un ami d’Amédy Coulibaly, connu pour des faits de braquage et arrêté à Grigny, selon une source policière.

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