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Valais: bouquetins et chamois attirent des chasseurs de partout

Le tir s'effectue accompagné d'un garde-chasse (photo symbolique). KEYSTONE/OLIVIER MAIRE sda-ats

(Keystone-ATS) Des chasseurs du monde entier viennent chaque année en Valais pour un tir très réglementé de bouquetins ou de chamois. L’intérêt est grand, mais la liste d’attente est longue. Ces autorisations de tir spéciales rapportent quelque 500’000 francs au canton.

Les chasseurs viennent de Suisse, mais aussi d’Allemagne, d’Autriche, d’Espagne, d’Italie, voire même des Etats-Unis et d’Amérique du Sud pour ce gibier qu’ils n’ont pas l’occasion de chasser chez eux. “Le tir nécessite un permis de chasse suisse ou étranger et se déroule selon des conditions fixées dans la législation valaisanne”, a précisé à l’ats Peter Scheibler, chef du Service valaisan de la chasse.

Le tir s’effectue accompagné d’un garde-chasse. C’est lui et lui seul qui indique le chamois ou le bouquetin que le chasseur-client peut abattre, en fonction de l’âge et du sexe de l’animal.

“En ce qui concerne le chamois, la chasse se déroule normalement dans un district franc, là où quasiment aucune régulation du gibier n’a lieu”, souligne Peter Scheibler. En général, le garde-chasse désigne à son client une vieille chèvre (femelle du chamois), mais très rarement un mâle, déjà régulé lors de la chasse haute ordinaire.

Patienter plusieurs années

La demande pour cette spécialité valaisanne dépasse largement l’offre et la liste d’attente est longue. Les Valaisans ont la priorité sur les chasseurs venant d’autres cantons ou de l’étranger, mais tous doivent patienter parfois plusieurs années pour abattre l’animal convoité.

Car la quantité de bêtes proposées varie d’une année à l’autre, selon par exemple que l’hiver a été rude ou doux ou qu’une maladie a frappé le cheptel, note Peter Scheibler. Le nombre de chasseurs qui décrochent annuellement une autorisation varie, lui aussi.

En 2017, 120 bouquetins environ et une centaine de chamois sont ou seront abattus par autant de chasseurs. Ceux qui convoitent un bouquetin mâle proviennent à 60% de l’extérieur du canton, dont la moitié environ de l’étranger.

Des cornes à 12’000 francs

Les tarifs sont plutôt élevés pour ceux qui ne sont pas domiciliés en Valais: 2000 francs pour une autorisation de tirer un chamois ou une étagne (femelle du bouquetin) et jusqu’à 12’000 francs pour un bouquetin mâle selon la longueur de ses cornes.

Ces autorisation de chasse spéciales rapportent chaque année en moyenne 400’000 à 500’000 francs au Service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune. Le montant est “réinvesti dans le fonctionnement du service et permet notamment de maintenir le prix du permis de chasse à un niveau raisonnable, précise Peter Scheibler.

L’animal abattu lors de ce tir – soit dès le début août pour le chamois et durant l’automne pour le bouquetin – appartient au client. Il est libre d’en disposer.

Les chasseurs venus de Suisse emportent la bête entière. Ceux qui ont fait le voyage depuis l’étranger en avion par exemple, exploitent la viande sur place et n’emportent en général avec eux que le trophée.

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