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Vaste offensive terrestre près de Sanaa

(Keystone-ATS) Des forces progouvernementales yéménites, soutenues par une coalition sous commandement saoudien, ont lancé dimanche une vaste offensive terrestre contre des rebelles pro-iraniens dans le centre du pays. Les pourparlers de paix annoncés par l’ONU semblent compromis.

Dans la nuit, le pouvoir du président yéménite en exil Abd Rabbo Mansour Hadi a annoncé sa décision de ne participer à aucune négociation tant que les rebelles chiites Houthis n’auront pas commencé à se retirer des territoires conquis depuis un an et à remettre les armes saisies depuis leur coup de force. Une condition qui semble difficilement acceptable pour les Houthis.

Quelques heures plus tard, un responsable militaire yéménite pro-Hadi a annoncé le début d’une vaste offensive terrestre contre les positions des Houthis et de leurs alliés – des unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh- dans la province pétrolière de Marib, à l’est de la capitale Sanaa.

Les forces de la coalition menée par l’Arabie saoudite, qui ont déployé des troupes terrestres dans le secteur ces dernières semaines, ont recours à “leur artillerie lourde en soutien à l’offensive”, a dit encore cette source militaire. L’opération des forces loyalistes yéménites est appuyée également par des hélicoptères d’attaque Apache et des avions de combat de la coalition, a-t-elle poursuivi.

Avant le début de l’offensive, quelque 12’000 militaires pro-gouvernementaux ont participé dimanche à un défilé au quartier-général de la 23e brigade mécanisée à Al-Aber, localité du nord du Yémen, proche de la frontière saoudienne.

Négociations annoncées

Ces développements militaires sont intervenus alors que l’émissaire de l’ONU pour le Yémen Ismaïl Ahmed Ould Cheikh avait annoncé jeudi que de nouvelles négociations de paix devaient se tenir la semaine prochaine dans la région.

Le diplomate mauritanien avait affirmé que le gouvernement en exil et les rebelles avaient accepté de participer à ces pourparlers, destinés à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 4400 morts et 1,3 million de déplacés dans le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

L’objectif fixé était de “créer un cadre pour un accord sur un mécanisme permettant d’appliquer la résolution 2216” du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution prévoit le retrait des rebelles des zones qu’ils ont conquises et la remise des armes qu’ils ont saisies aux forces de sécurité.

Le président se rétracte

Mais le président Hadi, qui avait dans un premier temps confirmé la participation de son gouvernement aux pourparlers, s’est rétracté samedi soir en subordonnant une telle participation à l’acceptation et à l’application sans condition par les rebelles de la résolution 2216.

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