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Vingt-neuf blessés dans l’attentat de l’EI dans le métro londonien

Du personnel spécialisé enquête sur le site de l'attentat perpétré vendredi matin dans une station de métro du sud-ouest de Londres. KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN sda-ats

(Keystone-ATS) Vingt-neuf personnes ont été blessées vendredi matin dans un attentat du groupe EI dans une station du métro londonien commis avec un engin explosif artisanal. Il a provoqué une “boule de feu” dans la rame à l’heure de pointe.

Il s’agit de la cinquième attaque en six mois au Royaume-Uni. L’attentat s’est produit vers 08h20 (09h20 suisses) dans la station de Parsons Green, située dans un quartier aisé du sud-ouest de Londres. “Il y a eu une explosion”, a dit le commandant de l’unité antiterroriste de la police de la capitale, Mark Rowley.

“Nous considérons qu’il s’agit de la détonation d’un engin explosif artisanal”, a-t-il ajouté, après qu’un autre responsable de l’antiterrorisme, Neil Basu, a évoqué un acte “terroriste”.

La première ministre britannique Theresa May a estimé que “l’engin explosif était destiné à faire d’énormes dégâts”, à l’issue d’une réunion d’urgence de son cabinet convoquée après l’attaque qu’elle a qualifiée de “lâche”. Le niveau d’alerte a été maintenu à “critique”, celui d’un attentat “hautement probable”.

Les services de santé ont fait savoir que 29 blessés, dont aucun grièvement atteint, étaient traités à l’hôpital.”La plupart” d’entre eux le sont pour des brûlures, selon M. Rowley.

Chasse à l’homme

L’attentat a été revendiqué en soirée par le groupe Etat islamique (EI). C’est ce qu’a rapporté l’agence Amak, organe de propagande du mouvement djihadiste. Il intervient après une vague d’attaques ces derniers mois au Royaume-Uni revendiquées par le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Peu après l’attentat, de nombreux témoignages ont afflué, décrivant l’explosion, mais aussi des scènes de panique.

“Une chasse à l’homme est en cours” pour retrouver le ou les auteurs de l’attentat, qualifié de “terroriste” par la police, a annoncé sur LBC Radio le maire de Londres, Sadiq Khan. Il a condamné les “individus ignobles qui tentent d’utiliser le terrorisme pour nous toucher et détruire notre mode de vie”, assurant: “mais nous ne nous laisserons jamais intimider ni battre par le terrorisme”.

“Il y a eu une énorme détonation”, a déclaré à l’AFP, près de la station, Charlie Craven qui s’apprêtait à prendre le métro pour aller travailler. “On prend le métro tous les matins (…) On n’aurait jamais pensé que ça arriverait ici”. Peter Crowley, a dit avoir vu “une boule de feu” et a posté sur son compte Twitter des photos montrant son front brûlé.

Scènes de panique

Louis Hather, 21 ans, qui se rendait à son travail et se trouvait dans la rame, a décrit “des gens qui criaient et se précipitaient dans les escaliers”. Blessé à la jambe dans la bousculade, il a réussi à sortir dans la rue où “des gens pleuraient. Ça sentait le plastique brûlé”, a-t-il raconté, parlant aussi d'”une femme amenée dans une ambulance avec des brûlures sur tout le corps”.

Des photos diffusées sur Twitter présentaient ce qui pourrait être l’engin explosif artisanal: un seau blanc en train de brûler mais peu abimé, dans un sac de congélation d’un supermarché à l’intérieur d’un wagon du métro, à proximité des portes automatiques, et dont sortent des fils électriques.

Cela suggère que “‘l’explosion’ n’a que partiellement réussi”, a estimé Hans Michels, professeur d’ingénierie chimique à l’Imperial College de Londres, dans un communiqué. “Une grande partie du seau semble être encore intacte et aucune des victimes ne présente de blessures mortelles”.

Les environs de la station ont été bouclés par la police. Celle-ci a installé un cordon de sécurité et posté des hommes équipés de fusils d’assaut.

Trump fâche May

Le président américain Donald Trump a affirmé vendredi qu’il allait appeler Theresa May, appelant une nouvelle fois à une réponse “plus dure” face aux attaques terroristes. Il a provoqué la colère de cette dernière en affirmant, sur Twitter, que les auteurs de l’attentat étaient connus de la police. “Je pense qu’il n’est d’aucune aide pour quelqu’un de spéculer sur une enquête en cours”, a affirmé Mme May.

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