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Vol MH17: c’est un “devoir moral” de punir les “assassins”

(Keystone-ATS) Punir ceux qui ont abattu le Boeing de la Malaysia Airlines il y a un an au-dessus de l’est rebelle de l’Ukraine est le “devoir moral” de la communauté internationale. Ainsi s’est exprimé le président Petro Porochenko vendredi lors d’une cérémonie commémorative.

“En commémorant les morts, notre devoir moral est de faire en sorte que les coupables reçoivent un juste châtiment”, a dit M. Porochenko. Il a prononcé un discours à l’occasion de l’anniversaire de la tragédie du vol MH17 qui a fait 298 morts, pour la plupart des ressortissants des Pays-Bas.

“Cet acte de violence ne peut pas être pardonné (…). Les assassins doivent savoir que la punition est inévitable”, a poursuivi le président. Il devait assister plus tard dans la journée à un concert d’orgue à la mémoire des victimes, organisé à Kiev par les ambassades néerlandaise et australienne.

Le Parlement ukrainien a observé une minute de silence à l’ouverture de la session plénière. Plusieurs parlementaires portaient un maillot noir avec la silhouette d’un avion et l’inscription en anglais: “MH17. Un an dans les cieux”.

Cérémonie séparatiste séparée

Près de 200 personnes ont de leur côté participé à une cérémonie organisée par les autorités séparatistes, dans un champ aujourd’hui nettoyé, près du village de Grabove. La majorité des débris du vol MH17 y sont tombés.

“Nous sommes prêts à fournir toute l’aide nécessaire aux gens qui prouveront que c’est le pouvoir ukrainien criminel qui a laissé cette tragédie se produire”, a dit un dirigeant séparatiste, Alexandre Zakhartchenko, devant la petite foule rassemblée.

Les familles des victimes n’ont pas participé à cette commémoration organisée par les séparatistes. Kiev et les Occidentaux les accusent d’avoir abattu l’avion.

Aux Pays-Bas et en Australie

Aux Pays-Bas, d’où étaient originaires la plupart des victimes, les drapeaux étaient en berne. Quelque 1600 proches et amis ont assisté à une cérémonie privée dans le centre du pays. “J’y pense encore chaque jour”, a déclaré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte à une télévision néerlandaise peu avant le début des cérémonies.

En Australie, le Premier ministre Tony Abbott a dévoilé une plaque devant 120 membres des familles des 38 victimes venues d’Australie. “Aujourd’hui nous nous souvenons de nos morts”, a-t-il dit.

Enquête en cours

Peu après le crash, le Conseil de sécurité des Nations unies avait adopté la résolution 2166, qui réclame que les responsables “rendent des comptes et que tous les Etats coopèrent pleinement dans cette tâche”. La Malaisie et les Pays-Bas, premiers concernés, ont depuis lancé l’idée d’un tribunal soutenu par l’ONU.

Londres s’est prononcé vendredi pour la création d’un tel tribunal. “Justice doit être rendue pour les 298 innocents”, a déclaré le secrétaire au Foreign Office, Philip Hammond.

La Russie, membre du Conseil de sécurité doté d’un droit de veto, a jugé jeudi une telle idée “contre-productive” et “prématurée” avant la fin de l’enquête internationale, toujours en cours. Celle-ci doit déterminer les circonstances de la catastrophe. Le procureur néerlandais Fred Westerbeke a indiqué en juin que l’on a identifié “de nombreuses personnes présentant un certain intérêt”, mais que le dossier ne serait pas finalisé avant la fin de l’année au plus tôt.

Le Bureau néerlandais d’enquête pour la sécurité (OVV) doit remettre son rapport final sur les raisons du crash début octobre. Sa porte-parole, Sara Vernooij, note toutefois que ce rapport ne s’intéresse qu’aux causes de la catastrophe et n’identifiera pas les responsables.

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