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Wall Street victime du bras de fer entre Pékin et Washington

La Bourse de New York a clos la dernière séance de la semaine en net recul, avec des pertes de plus de 2% pour ses trois grands indices (archives). KEYSTONE/AP/RICHARD DREW sda-ats

(Keystone-ATS) La recrudescence des hostilités commerciales entre les Etats-unis et la Chine vendredi a déstabilisé les investisseurs de Wall Street. Ces nouvelles tensions les ont incités à une grande prudence à l’approche du week-end.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a baissé de 2,34% à 23’932,76 points après avoir chuté de plus de 3% en fin de séance. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a reculé de 2,28% à 6915,11 points. L’indice élargi S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises cotées aux Etats-Unis, a lui perdu 2,19% à 2604,47 points.

Le président américain a fait monter les enchères en menaçant jeudi soir d’imposer de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises. Pékin a immédiatement riposté en assurant que la Chine se battrait avec force et “détermination” si les Etats-Unis venaient à mettre cette menace à exécution.

“Probabilité” de guerre commerciale

Une guerre commerciale entre les deux pays est désormais une “probabilité”, a estimé le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin. Il a toutefois souligné la volonté de Washington de négocier.

Le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, a lui soufflé le chaud et le froid, soulignant en début de journée que “rien (n’avait) encore été appliqué”, avant d’avertir dans l’après-midi que les menaces américaines n’étaient pas juste une posture de négociation.

Si des barrières douanières étaient au final dressées, elles pourraient surtout affecter les grandes multinationales écoulant leur marchandise en Chine, comme le constructeur aéronautique Boeing. Ce dernier était vendredi particulièrement touché à la Bourse de New York (-3,06%).

Les investisseurs digéraient aussi les chiffres en demi-teinte sur le marché du travail aux Etats-Unis. Les créations d’emplois en mars ont un peu déçu les attentes mais les salaires ont légèrement progressé.

Dans un discours surveillé par les investisseurs, le président de la Réserve fédérale s’est montré particulièrement prudent. Il a notamment estimé que la banque centrale devait remonter ses taux ni trop rapidement, ce qui empêcherait l’inflation de progresser, ni trop lentement, ce qui la ferait monter trop vite.

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