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Washington boycotte une réunion de la Conférence du désarmement

L'ambassadeur américain à la Conférence du désarmement Robert Wood avait déjà quitté brièvement la salle la semaine dernière mais il a décidé de boycotter l'ensemble de la plénière présidée par la Syrie (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Les Etats-Unis poursuivent leur protestation contre la présidence syrienne de la Conférence du désarmement (CD) à Genève. Après avoir boycotté le discours de l’ambassadeur de ce pays la semaine dernière, ils ont décidé de ne pas participer à la plénière de mardi.

Le représentant américain Robert Wood dénonce dans une déclaration “des tentatives répétées de la Syrie la semaine dernière d’utiliser sa présidence de la Conférence du désarmement pour normaliser le régime et son attitude inacceptable et dangereuse”. “Nous ne participerons par à la réunion d’aujourd’hui”, a-t-il dit.

Des investigations internationales ont confirmé des violations par la Syrie de la Convention contre les armes chimiques à au moins quatre reprises. Celle-ci a toujours démenti et dit avoir détruit son stock.

Mardi dernier, M. Wood avait quitté la salle pendant le discours de l’ambassadeur syrien. Il avait ensuite assisté à la plénière, mais assis à un siège derrière celui prévu pour les Etats-Unis.

Ciblés par la Suisse

L’ambassadeur avait aussi affirmé que son pays ne prendrait pas part aux réunions des cinq organes subsidiaires adoptés sous présidence suisse pour tenter de débloquer une enceinte verrouillée depuis plus de 20 ans. Une action qui n’aura pas d’impact important sur le contenu des discussions, avait-il admis.

Mais celles-ci pourraient être affectées par une autre protestation. Deux des cinq coordonnateurs de ces groupes refusent de collaborer avec la présidence syrienne.

Une attitude largement débattue mardi et dénoncée par plusieurs pays, dont la Suisse, comme un acte “politisé”. La Syrie a elle mentionné des détournements “sans précédent” de la CD pour aborder des questions, comme les accusations de recours aux armes chimiques, qui devraient être examinées selon elle dans d’autres enceintes.

De son côté, l’ambassadrice suisse Sabrina Dallafior a appelé à honorer les décisions prises sur les organes subsidiaires. Elle a affirmé que ces groupes devaient rendre compte de leurs avancées seulement “en août” après leurs réunions. Des dialogues intermédiaires avec la présidence ne sont pas indispensables, dit-elle.

Plusieurs autres pays

Outre les Etats-Unis, Israël, la France et la Grande-Bretagne avaient aussi annoncé la semaine dernière une diminution de leur participation pendant le mois de la présidence syrienne. La Syrie a succédé à la Suisse à la tête de la conférence dans l’ordre alphabétique. La CD n’est pas formellement un organe de l’ONU, qui en assure toutefois le secrétariat.

En mars, les membres avaient décidé de lancer cinq organes subsidiaires. La CD négocie sur le désarmement nucléaire, la prévention d’un conflit nucléaire, celle d’une course aux armements spatiaux et la garantie du non-emploi de l’arme nucléaire.

Chacune de ces questions fait l’objet de l’un de ces nouveaux organes. Le cinquième porte sur les nouveaux types d’armes dangereux pour la sécurité internationale ou sur le programme global de désarmement.

La CD a souvent été l’objet d’affrontements, récemment sur la péninsule coréenne ou sur les armes chimiques. Le fonctionnement par consensus de cette enceinte rend plus difficile l’adoption de décisions.

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