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Washington envisage des poursuites dans le scandale du Libor

(Keystone-ATS) Le Département américain de la Justice rassemble des éléments en vue de poursuites pénales contre plusieurs institutions financières et membres de leur personnel dans l’affaire de la manipulation du Libor, un taux d’intérêt interbancaire. Au moins une plainte serait déposée avant la fin de l’année.

L’information a été révélée samedi par le “New York Times”. Au moins l’un des établissements concernés devrait faire l’objet d’une plainte avant la fin de l’année. Sont notamment visés des courtiers de la banque britannique Barclays, précise le quotidien, qui cite des sources officielles.

Le mois dernier, Barclays a admis avoir manipulé le Libor durant la crise financière, dévoilant au grand jour un scandale qui pourrait impliquer des dizaines d’établissements.

La direction de la banque, qui a dû démissionner depuis, a affirmé que les régulateurs étaient au courant de ses activités, mais qu’ils ne les avaient pas empêchées. L’établissement a accepté de payer une amende de 453 millions de dollars (444 millions de francs), mais l’accord ne le met pas à l’abri de poursuites.

Accords à l’amiable

Dans la perspective de procédures judiciaires, plusieurs institutions financières, dont deux au moins sont européennes, s’efforcent de conclure au plus vite des accords à l’amiable avec les pouvoirs publics, poursuit le “New York Times”, citant des juristes au fait de l’affaire.

Le 3 février dernier, la Commission de la concurrence (COMCO) a formellement démarré en Suisse ses investigations. UBS, Credit Suisse, ainsi que dix établissements étrangers sont suspectés de collusion dans le but de maintenir les taux Libor (London Interbank Offered Rate) et Tibor (lié au yen) artificiellement bas entre 2006 et 2010.

Credit Suisse a rappelé que les autorités de la concurrence ont déjà contacté plus de 50 banques à travers le monde. “Nous coopérons pleinement avec toutes ces instances”, a indiqué à l’ats un porte-parole. Le numéro deux bancaire suisse ne pense toutefois pas avoir de “problème matériel” dans cette affaire, bien que celle-ci soit complexe.

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