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WEF: La Suisse engagée sur les questions de migration

(Keystone-ATS) La Suisse s’est montrée particulièrement impliquée sur les questions de migration au Forum économique mondial (WEF) de Davos. La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga a même fait un premier pas vers un partenariat migratoire avec l’Egypte.

“Nous avons convenu d’entamer prochainement un dialogue”, a indiqué Simonetta Sommaruga à des journalistes jeudi à Davos (GR). Elle sortait d’une rencontre avec le chef de l’Etat égyptien Abdel Fattah al-Sissi en marge du WEF. Les discussions porteront sur l’octroi de visas, l’aide au retour et le contrôle aux frontières, a-t-elle précisé.

De par sa situation géographique, “l’Egypte a un rôle de premier plan à jouer dans le contrôle des flux migratoires, en provenance de Libye notamment”.

Coopération

Ce dialogue sera mené “sur la base des intérêts mutuels des deux pays”. Il pourrait déboucher sur un partenariat semblable à celui conclu en 2012 avec la Tunisie. Pour rappel, la Suisse avait décidé de renforcer les discussions avec le pays, et avec l’Afrique du Nord en général, après les bouleversements liés aux révolutions du printemps arabe.

A l’heure actuelle, à quelques exceptions près, la situation demeure tendue dans ces pays. En particulier en Syrie et en Libye. Mais le problème des migrations doit être abordé sous un angle global, sur fonds de solidarité et de coopération, selon Simonetta Sommaruga.

Tels sont en substance les propos qu’a tenus la présidente de la Confédération un peu plus tôt au centre de congrès. Elle prenait part à une discussion sur le thème des migrations économiques.

Un “processus et non un problème”

Dans un monde globalisé, ces mouvements de population sont aujourd’hui “inévitables”, a-t-elle observé. Elle a appelé les politiques à tirer avantage de ces flux, qui doivent être considérés comme un “processus et non un problème”.

Ces flux migratoires peuvent difficilement être appréhendés comme “un problème qu’il faudrait gérer” de manière traditionnelle. Mais s’ils sont correctement accompagnés, toutes les parties peuvent y trouver leur compte.

Les migrants trouvent un emploi dans un pays d’accueil et complètent un contingent de travailleurs, nécessaire à de nombreux pays du Vieux Continent, à commencer par la Suisse, rappelle la présidente.

Peser les risques et les avantages

Il s’agit souvent d’une main-d’oeuvre “jeune”, de consommateurs, bénéfiques à l’économie. Puis, dans un cas de figure idéal, lorsque ces migrants rentrent chez eux, ils emportent dans leur bagage un savoir-faire acquis durant leur séjour, qui peut profiter à leur pays d’origine.

Aux politiciens aujourd’hui de “trouver cet équilibre”, lance celle qui est aussi la ministre helvétique de la justice. “Plus facile à dire qu’à faire”, concède-t-elle, “mais nous devons rapidement trouver des solutions et peser les risques et les avantages de ces mouvements migratoires”.

La Suisse solidaire

Citant l’exemple de la Suisse, qui travaille actuellement à réformer sa politique d’asile, la présidente de la Confédération rappelle que cette réflexion doit être menée à l’échelle mondiale. Egalement dans les pays d’exil, qui doivent, eux, faire face à un risque de fuite de leurs cerveaux.

“La Suisse est prête à se montrer solidaire”, a-t-elle encore déclaré en soirée à un public venu nombreux pour assister à une conférence sur l’ouverture des frontières à l’Open Forum.

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