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Widmer-Schlumpf: vers un retour de l’UDC au Département de justice et police?

(Keystone-ATS) Le successeur d’Eveline Widmer-Schlumpf ne sera pas forcément ministre des finances. L’UDC Ueli Maurer pourrait revendiquer ce dicastère. Et son parti pourrait réclamer le Département fédéral de justice et police. Tout dépendra de la personne élue.

La tradition veut que le Conseil fédéral se réunisse avec le nouvel élu. Les ministres déjà en poste font part de leur choix de dicastère par ordre d’ancienneté. Le dernier arrivé se prononce en dernier. En cas de concurrence pour un département, le gouvernement vote.

La démocrate-chrétienne Doris Leuthard ne devrait pas lâcher les rênes du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC). Elle a encore plusieurs grands dossiers à défendre.

Donnée partante après sa présidence de la Confédération en 2017 par plusieurs observateurs, elle ne devrait pas vouloir un reprendre un dicastère pour quelques années. D’autant plus qu’elle en a changé en 2010, laissant derrière elle l’économie.

Maurer aimerait changer

Ueli Maurer semble avoir l’ambition de reprendre les finances. Mais s’il devait abandonner la défense à un autre UDC, ce ne serait qu’une rocade interne au parti.

Le libéral-radical Didier Burkhalter a changé de dicastère en 2011, passant de l’Intérieur aux Affaires étrangères. Rien n’indique qu’il veuille lâcher le morceau. Son collègue de parti Johann Schneider-Ammann semble quant à lui se satisfaire de l’économie.

Derniers arrivés au Conseil fédéral, les deux socialistes Simonetta Sommaruga (en 2012) et Alain Berset (en 2010) n’ont pas montré de signe pour l’instant d’un désir de changement. Mais leurs départements, de par leur importance, peuvent susciter les convoitises.

Sommaruga dans la ligne de mire de l’UDC

Mme Sommaruga pourrait lâcher la Justice et la Police. Elle s’est fait imposer ce dicastère à son arrivée à l’exécutif. Elle a fait contre fortune bon coeur et a trouvé ses marques. Problème: elle est dans la ligne de mire de l’UDC qui l’accuse de mal gérer l’asile.

Le parti a été jusqu’à lancer le référendum contre la réforme que vient d’adopter le Parlement. La socialiste pourrait laisser un démocrate du centre défendre le projet en votation populaire. Elle pourrait aussi mettre l’UDC devant ses responsabilités concernant l’application de l’initiative sur l’immigration de masse.

Si Simonetta Sommaruga ne cède pas d’elle-même son département, la droite dure pourrait exiger de reprendre un poste occupé par Christoph Blocher avant son éviction du Conseil fédéral en 2007. L’éventuelle élection de Heinz Brand, qui s’est profilé sur l’asile, aiguiserait les appétits.

Réfléchir à deux fois

Alain Berset n’est pas près de céder les affaires sociales en pleine réforme de la prévoyance vieillesse. Ce département devrait davantage intéresser un UDC plus versé dans ces questions comme Guy Parmelin.

Une OPA directe sur l’un de ces départements équivaudrait toutefois à laisser les clés des Finances à un socialiste. Un Conseil fédéral penchant résolument à droite pourrait y réfléchir à deux fois. Une autre option serait de procéder à une plus large redistribution des dicastères. Le PS pourrait alors en faire les frais.

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