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Zurich: un indicateur évalue la pénurie de main-d’oeuvre par métier

L'indicateur de pénurie de spécialistes par corps de métier a été présenté jeudi à Zurich par la ministre zurichoise de l'économie Carmen Walker-Späh et le directeur de l'office cantonal de l'économie et du travail Bruno Sauter. KEYSTONE/WALTER BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Calculer la pénurie de spécialistes par métier pour évaluer le besoin en main-d’oeuvre étrangère: un indicateur développé à Zurich le permet désormais. Cet outil sera utile, si la Suisse donne la priorité aux indigènes pour appliquer l’initiative sur l’immigration.

L’indicateur de l’Office cantonal zurichois de l’économie et du travail, présenté jeudi aux médias, est capable de mesurer le manque de spécialistes dans 97 corps de métiers répartis en huit groupes. Il évalue aussi l’importance d’une main-d’oeuvre étrangère pour pallier ce manque.

Pour ce faire, il se base sur quatre critères: la difficulté dans le recrutement de personnel, le rapport entre le nombre de postes mis au concours et celui des chercheurs d’emploi, la durée de la mise au concours et la durée de la recherche d’emploi. L’indicateur révèle ainsi le degré de pénurie sur le marché de l’emploi indigène.

Différences régionales

Représentée par son président lors de la conférence de presse des autorités zurichoises, l’Union patronale suisse (UPS) a salué l’existence de cet outil. Selon l’UPS, il est primordial que la future politique d’immigration tienne compte des besoins en main-d’oeuvre hautement qualifiée.

Plusieurs modèles proposés jusque-là pour mettre en oeuvre l’initiative approuvée en février 2014 tiennent compte de la pénurie dans certaines branches sur le plan régional. Ils ne sont pas assez précis, estime l’UPS, car ils ne font pas de différence entre les différents métiers au sein des branches.

Idéal pour la construction

La Société suisse des entrepreneurs (SSE) se montre particulièrement satisfaite de l’existence du nouvel indicateur. Il est “taillé sur mesure” pour la construction, se réjouit son président Gian-Luca Lardi. Les besoins y sont très différents d’un métier à un autre: le manque d’ingénieurs et de maîtres d’oeuvre est aigu, alors qu’il est possible de trouver davantage d’indigènes pour des emplois moins qualifiés. Les différences sont aussi importantes entre régions.

L’Union syndicale zurichoise n’a elle pas caché sa “stupeur” de voir le canton organiser une conférence de presse commune avec les patrons. Elle exige que les syndicats et les corps de métiers soient eux aussi consultés par les autorités sur le sujet: “la neutralité de l’Etat est un principe de base du partenariat social”.

Compromis souple en vue

La semaine dernière, la commission des institutions politiques a proposé un compromis pour mettre en oeuvre l’initiative sur l’immigration. Elle souhaite instaurer une priorité aux travailleurs indigènes en obligeant les employeurs à annoncer les postes vacants d’abord aux centres régionaux de placement.

Le mécanisme souple de cette mise en oeuvre laisse les mains libres au Conseil fédéral, sans fixer de contingents. Il vise d’abord à ne pas mettre en danger les bilatérales. Le Conseil national doit se prononcer durant la session d’automne.

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