Trois militaires jugés 7 ans après l’accident de char de Bure (JU)

(Keystone-ATS) Sept ans après l’accident de char de Bure (JU), trois militaires comparaissent devant le tribunal militaire de Coire mercredi et jeudi. Selon l’acte d’accusation, le chef du convoi aurait donné de faux ordres. Deux conducteurs figurent aussi parmi les accusés.
Le 9 novembre 2010, dans le cadre de l’exercice « attaco », trois chars de grenadiers de type piranha sont entrés en collision sur la Place d’armes de Bure (JU). Le lieutenant a ordonné aux véhicules de tenir une distance de dix mètres à une vitesse de 80 km/h, précise l’acte d’accusation que l’ats s’est procuré suite à un article paru mercredi sur le site du Blick.
Cette distance est inférieure à celle nécessaire pour freiner à cette vitesse (58 mètres). Dans un virage, le véhicule en fin de convoi a percuté celui qui le précédait, qui a ensuite percuté le second véhicule de la file. Au total, 26 soldats ont été blessés sur les 30 qui composaient le convoi. Les dégâts s’élèvent à 457’539 francs.
Accident évitable
Le supérieur a sciemment mis en danger la vie et la santé de ses soldats, retient la justice militaire. Il est accusé de lésion corporelle par négligence, d’abus et de gaspillage de matériel et d’incitation à enfreindre le Code de la route.
La collision aurait pu être évitée si le lieutenant avait respecté les distances, selon la justice. Il a également violé les prescriptions de service.
Le conducteur du dernier char est aussi accusé de lésion corporelle par négligence, d’abus de matériel et d’infraction au code de la route. Il n’a pas freiné immédiatement lorsque la poussière masquait la vue du char le précédant, précise l’acte d’accusation. De plus, le soldat connaissait la distance de freinage du véhicule et était conscient qu’une distance plus grande était nécessaire.
Sous l’influence de drogues
Le deuxième conducteur accusé n’a lui commis aucune erreur de conduite. Il a toutefois conduit sous l’influence de drogues. Des traces d’ecstasy, de cannabis et de cocaïne ont été retrouvées dans son sang. Il a, « en connaissance de cause et de manière volontaire », consommé ces drogues trois jours avant l’accident, alors que l’armée a une tolérance zéro en matière de stupéfiants.
Le jugement est attendu jeudi soir.