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Un cheval de Troie dans la politique agricole actuelle, selon l’USP

Markus Ritter est membre du Conseil national depuis 2011 (archives). KEYSTONE/MARCEL BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Le président de l’Union suisse des paysans (USP), Markus Ritter, critique vertement la politique agricole de la Confédération suisse mardi dans la presse. “Le Conseil fédéral veut faire cadeau à nous, paysans, d’un cheval de Troie”, lance-t-il.

“Nous ne devons pas accepter ce cadeau au contenu dangereux avec crédulité”, ajoute-t-il dans un entretien diffusé par la Neue Zuercher Zeitung (NZZ). “Ce qui me dérange énormément, c’est que de plus en plus de réglementations nous sont imposées en Suisse. Mais lorsqu’il s’agit de viande de bœuf et de poulet importée, Berne regarde simplement ailleurs”.

Le rapport sur la réforme agricole indique clairement que des standards sur la durabilité des produits sont impossibles à instaurer dans les accords de libre-échange, souligne M. Ritter.

Accord avec le Mercosur menacé

“Si le Parlement nous impose autant de règlements que la réforme agricole le prévoit, je ne peux pas accepter l’accord de libre-échange” avec le Mercosur, le marché commun du Sud regroupant plusieurs pays de l’Amérique du Sud. “Je me battrai contre le Mercosur. Et je le ferai avec véhémence”, avertit-il.

Selon lui, il reste désormais deux options à l’agriculture suisse: “Soit nous obtenons avec les voix des radicaux une politique agricole de proximité, qui laisse la place au libre-échange, soit nous nous rapprochons des Verts et nous fermons la porte au libre-échange”.

En février, le conseiller national démocrate-chrétien saint-gallois avait proposé une alliance au parti écologiste. Les paysans pourraient accepter des standards écologiques un peu plus élevés et soutiendraient les Verts dans leurs exigences en matière d’importations agricoles, avait-il assuré. Les écologistes s’étaient déclarés prêts à négocier.

Le président de l’USP s’en prend également dans l’interview à la stratégie d’autosuffisance alimentaire de la Suisse. “On nous a promis il y a trois au Parlement, que la Suisse maintiendrait ce niveau d’autosuffisance à l’avenir. Maintenant, le Conseil fédéral dit: ‘Oubliez la production, nous importons plus de nourriture”, lâche-t-il.

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