
Un exercice d’alerte sanitaire en lien avec le moustique tigre

Genève a organisé pour la première fois un exercice d'alerte sanitaire en lien avec le moustique tigre. Un dispositif de démoustification fictive a été mis en place à Thônex (GE) suite au diagnostic, également fictif, d'un cas de dengue.
(Keystone-ATS) Cette opération a permis de tester une action d’alerte comparable à celle qui serait activée à Genève en cas de présence avérée d’un risque de transmission d’une maladie tropicale liée au moustique tigre, a indiqué vendredi le Département de la santé dans un communiqué.
Cet entraînement a été mené mercredi et jeudi par l’office cantonal de la santé et l’office cantonal de l’agriculture et de la nature. Il a été effectué dans le cadre du plan d’action cantonal de gestion du moustique tigre.
Selon le scénario proposé, un homme revenant du Brésil avait contracté la dengue. Il avait ensuite été piqué dans son jardin par des moustiques tigre, qui peuvent transmettre localement cette maladie. Suite à une enquête sanitaire, qui a permis de rassembler ces différents éléments, l’alerte a été déclenchée.
Dans un premier temps, une équipe d’intervention a informé les résidents du quartier dans lequel le cas de dengue fictif a été diagnostiqué par les services sanitaires afin d’assurer l’accès aux jardins. Cette communication visait à garantir que l’équipe de démoustication puisse intervenir le lendemain pour éliminer temporairement les moustiques tigres adultes.
Transmission locale
L’expansion du moustique tigre à Genève rend possible la transmission locale de maladies tropicales telles que le chikungunya, la dengue et le zika. Présentes dans de nombreuses régions du monde, ces maladies peuvent être importées en Suisse par des voyageurs en provenance de zones de contagion et pourraient être transmises localement par le biais du moustique tigre.
Actuellement, des épidémies de dengue sont en cours principalement en Amérique du Sud, dans les Antilles et en Asie du Sud-Est, tandis qu’une épidémie majeure de chikungunya sévit sur certaines îles de l’Océan indien. Le canton recommande après un voyage dans les régions à risque de se protéger des piqûres de moustiques pendant 14 jours après le retour.
Opération ponctuelle
En cas de démoustication, les sites pouvant abriter des moustiques tigres potentiellement infectés sont traités à la pyréthrine, un produit naturel et biodégradable ciblant les insectes. Son utilisation est limitée aux buissons jusqu’à 1,50 m de haut, aux potagers et aux friches.
Après trois jours, le produit est naturellement décomposé et les produits alimentaires du jardin peuvent à nouveau être consommés. Les petites accumulations d’eau artificielles qui ne peuvent être supprimées ou asséchées sont traitées avec un anti-larve et avec une huile de silicone ciblant les nymphes de moustiques.
Une opération de démoustication ciblant les moustiques adultes n’est utile que si elle est effectuée en présence d’un risque sanitaire immédiat, avec l’objectif de supprimer les moustiques tigres pouvant être momentanément porteurs de maladie. En dehors de ce cadre, une telle opération serait contreproductive car elle risquerait de détruire localement les insectes prédateurs des moustiques.