UNIL: un rassemblement devant Géopolitis avant de quitter les lieux
(Keystone-ATS) Plusieurs centaines de personnes ont afflué mercredi en fin de journée sur le campus de l’Université de Lausanne (UNIL) à l’appel des étudiants propalestiniens. A l’heure de mettre un terme à leur occupation, ils ont promis de continuer leur mobilisation.
Entre averses et soleil, l’action a commencé par un défilé devant différents bâtiments du campus à grand renforts de slogans propalestiniens. Puis, arrivés devant Géopolis, les membres du collectif ont tiré le bilan de leur mobilisation devant environ 1300 personnes selon leur propre décompte. Ils étaient accompagnés de quelques professeurs et politiciens venus les soutenir.
S’ils ont détaillé les avancées obtenues dans l’accord, dont la création d’une cellule d’experts, les étudiants ont déploré les pressions de l’Université et la gestion autoritaire du ministre de l’éducation Frédéric Borloz, copieusement hué. « Nous aurions souhaité qu’il vienne à la table des négociations », a déclaré un porte-parole.
« L’accord met fin à l’occupation mercredi soir, mais pas à la mobilisation », ont-ils assuré. Une voie pour le militantisme s’est ouverte dans toute la Suisse.
La presse en a aussi pris pour son grade, accusée de ne pas faire son travail d’enquête. Le collectif a ainsi dû faire lui-même des recherches sur les universités israéliennes avec qui l’UNIL collabore, a déploré un porte-parole.
Résultat, un rapport écrit de 30 pages qui pointe notamment l’Université hébraïque de Jérusalem (HUJ) et l’Ashkelon Academic College (AAC). Il détaille les violations de droits humains commises par ces institutions et leurs collaborations avec l’armée israélienne et des compagnies militaires privées.
Ces collaborations académiques entretenues par l’UNIL sont à bien des égards en contradiction avec ces principes énoncés dans la charte de l’institution. Les engagements de cette dernière ne sont que « de façade ». Le rapport a été remis à l’université qui n’aurait pas voulu en tenir compte lors des négociations, selon le collectif.
Des étudiants des autres universités mobilisées (Bâle, Genève, Zurich, Frivourg et Neuchâtel) sont venus par ailleurs dénoncer la situation prévalant sur leurs campus respectifs. Interrogés sur leur message à Frédéric Hermann, recteur de l’UNIL, « jamais, jamais, jamais on ne se soumet », ont clamé les participants, assurant que leur départ n’est pas un point final.
L’UNIL a été la première en Suisse à connaître l’occupation de l’un de ses bâtiments par des étudiants propalestiniens. L’action a duré pratiquement deux semaines.