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Vers une trêve à Gaza: la balle serait dans le camp du Hamas

(Keystone-ATS) Israël a « plus ou moins » accepté un accord de trêve à Gaza, plaçant maintenant la balle « dans le camp du Hamas », a déclaré samedi un responsable américain, au moment où les Etats-Unis ont commencé les largages aériens d’aide humanitaire sur le territoire palestinien.

« Il y a un accord sur la table. Les Israéliens l’ont plus ou moins accepté. Et un cessez-le-feu de six semaines pourrait commencer aujourd’hui à Gaza si le Hamas acceptait de libérer une catégorie bien définie d’otages vulnérables », a dit le responsable américain.

Il a précisé que, pour l’heure, « les discussions continuaient » pour sceller un accord avant le début du ramadan, le mois saint de jeûne musulman, dans une semaine.

« Il y a eu des progrès significatifs ces dernières semaines, mais comme toujours, il n’y a pas d’accord tant que tout n’est pas décidé », a ajouté lors d’un échange avec la presse ce haut responsable, qui a requis l’anonymat.

« Les Israéliens ont accepté en principe les éléments de l’accord », a-t-il insisté.

Il a précisé que la trêve de six semaines était conçue comme une « première phase », avec l’objectif d’arriver à « quelque chose de plus durable », afin en particulier de pouvoir augmenter massivement l’aide humanitaire.

38’000 repas

Les Etats-Unis ont procédé pour la première fois samedi à des largages aériens d’aide sur Gaza, en délivrant plus de 38’000 repas, a déclaré l’armée américaine.

Près de cinq mois de guerre dans la bande de Gaza, bombardée et assiégée par l’armée israélienne, ont provoqué une grave crise humanitaire dans le territoire palestinien, menacé de famine selon l’ONU.

Les largages américains interviennent deux jours après une distribution d’aide ayant tourné au drame.

Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, accuse l’armée israélienne d’avoir tué 115 personnes en tirant sur une foule affamée qui se ruait sur des camions d’aide. L’armée israélienne a reconnu des « tirs limités » et affirmé que la plupart des victimes étaient mortes dans une « bousculade ».

Trois avions militaires américains ont largué des colis contenant ces plus de 38’000 repas samedi après-midi heure locale à Gaza, en coopération avec la Jordanie, a déclaré le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Ce dernier a ajouté travailler à planifier de « potentielles missions suivantes de livraison d’aide ».

Le président américain, Joe Biden, avait déclaré vendredi que Washington se joindrait de façon imminente à la « Jordanie et d’autres pays en opérant des largages de nourriture et autres biens » sur Gaza.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, avait ensuite précisé qu’il ne s’agirait pas d’une opération unique.

« D’autres largages seront planifiés et exécutés » par le Pentagone, avait-il dit, en insistant sur leur caractère « extrêmement difficile » en raison de la densité de population à Gaza.

Joe Biden avait également évoqué vendredi « la possibilité d’un couloir maritime pour acheminer de grandes quantités d’aide ».

Mais ces deux options –largages aériens et livraisons par voie maritime – « ne peuvent pas se substituer à la nécessaire entrée de l’aide par autant de voies terrestres que possible », a prévenu un haut responsable américain samedi.

Jusqu’à présent, les Etats-Unis, premier soutien d’Israël, n’avaient pas procédé à de tels largages, jugeant leur efficacité limitée.

Mais Washington se plaint depuis des semaines auprès d’Israël de l’aide humanitaire insuffisante apportée aux civils dans la bande de Gaza.

En pleine campagne électorale aux Etats-Unis, le président Joe Biden, candidat à un deuxième mandat, subit par ailleurs la pression de l’aile gauche de son parti et de la communauté musulmane et d’origine arabe pour son soutien à Israël.

Frappe à Rafah

Pendant ce temps, les frappes ont fait au moins 92 morts ces dernières 24 heures, d’après le ministère de la Santé du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au moins 11 personnes ont été tuées « et près de 50 autres blessées, dont des enfants » dans une frappe sur un camp de tentes abritant des déplacés près d’un hôpital à Rafah, a indiqué le ministère.

Il fait état aussi de 13 enfants morts de « malnutrition et de déshydratation » ces derniers jours.

Le bilan de la guerre dans la bande de Gaza ne cesse de s’alourdir avec un total de 30’320 morts, en majorité des civils, selon la même source.

Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne pilonne sans répit cette bande de terre d’environ 40 km de long et 10 de large. Le 27 octobre, ses soldats y ont lancé une opération terrestre dans le nord, qui s’est progressivement étendue jusque dans le sud.

L’attaque menée par le Hamas le 7 octobre en Israël a entraîné la mort d’au moins 1160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.

Environ 250 personnes ont été enlevées. Selon Israël, 130 otages sont encore retenus à Gaza dont 31 seraient morts, après la libération de 105 otages en échange de 240 détenus palestiniens lors d’une trêve fin novembre.

Cette guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où 2,2 millions des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine, d’après l’ONU.

Près de 1,5 million de Palestiniens s’entassent à Rafah, en grande majorité des déplacés piégés contre la frontière fermée avec l’Egypte, et craignent une offensive terrestre israélienne.

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