
Hockey suisse, un paradis pour les étrangers

Les arguments financiers et la qualité de vie sont deux des principaux atouts qui attirent les stars internationales en Suisse.
Avec Ville Peltonen et Oleg Petrov, Lugano et Ge/Servette ont réussi les coups les plus fumants de la campagne des transferts.
Le hockey suisse est régulièrement cité en exemple pour la qualité de son championnat.
«Sans doute le meilleur en Europe après la Russie et les pays scandinaves», remarquent de nombreux observateurs suisses, mais aussi étrangers.
Cela est peut-être dû à son règlement qui n’autorise que trois mercenaires sur la glace. Au contraire de l’Allemagne, par exemple, où chaque formation se renforce avec au moins douze étrangers.
Une légion étrangère de qualité
Trois étrangers donc, mais forcément de qualité. Car la Suisse n’a pas que ses belles montagnes et la qualité de son championnat pour draguer une légion étrangère de qualité.
A commencer par les arguments financiers qui ont vite fait d’attirer les candidats. «C’est vrai que l’argent n’est pas négligeable, admet Larry Huras, l’entraîneur canadien de Lugano. Mais le mode de vie joue aussi un rôle primordial. Il est assez agréable d’y habiter.»
Philippe Bozon abonde dans le même sens: «la qualité de vie en Suisse attire les joueurs, avoue le Français de Ge/Servette, qui avait pourtant tiré son épingle du jeu en NHL, aux St-Louis Blues. Ici, le style de jeu plaît souvent aux étrangers. Ils ont l’impression de jouer dans une ligue nord-américaine en raison de l’engagement et de la qualité.»
Entre 180’000 et 35’000 francs suisses
Au fait, combien coûte un (bon) étranger? Les salaires oscillent en LNA entre 180’000 et 350’000 francs nets. En fait presque le double pour le club, une fois les charges sociales, les impôts, la voiture, le loyer et les billets d’avions négociés.
Vu sous cet angle, plusieurs Nord-Américains préfèrent la quiétude du Tessin, des Grisons ou du bassin lémanique aux incessants voyages en car ou en avion d’American Hockey League, l’antichambre de la NHL.
Ainsi, Ambri-Piotta a eu tout loisir de jeter son dévolu sur les Canadiens Hnat Domichelli et Jean-Guy Trudel, qui ont affolés les compteurs l’an dernier et conquis le titre de AHL avec les Houston Aeros.
Le même scénario s’applique au Suédois de Bâle, Andreas Karlsson, en vue en AHL avec les Chicago Wolves, mais n’ayant jamais réussi à s’imposer en NHL. Ou encore à Chris Tancill et Paul Di Pietro (Zoug), Christian Matte (ZSC Lions) ou Mike Maneluk (Lugano).
Deux stars à Lugano et Ge/Servette
Cette saison, Lugano et Ge/Servette sont les deux équipes qui ont décroché le gros lot, ajoutant une touche spectaculaire supplémentaire à leur achat.
En plus de Petteri Nummelin, le Finlandais volant désigné meilleur étranger la saison dernière, les Tessinois ont mis la main sur son compatriote Ville Peltonen, méga-star vivante dans son pays.
L’attaquant du Jokerit Helsinki était considéré comme le «meilleur Finlandais à ne pas évoluer en NHL». Nul doute que là, l’argument financier a joué un rôle déterminant.
De son côté, grâce à son manager-entraîneur Chris McSorley, fin stratège dans les négociations, Ge/Servette s’est offert les services d’Oleg Petrov, ancienne étoile du Canadien de Montréal censée déclencher les passions.
Un coup de maître.. Après deux semaines, Oleg Petrov répond aux attentes placées en lui, alors que Ville Peltonen est déjà le meilleur compteur de la LNA. Le pari a payé.
swissinfo, Jonathan Hirsch
Les équipes du championnat suisse n’ont droit qu’à trois étrangers.
Ceux-ci sont payés entre 150’000 et 350’000 francs suisses par saison.
La qualité du championnat de Suisse et les courts déplacements à effectuer séduisent une multitude de mercenaires.
Cette année, le Russe Oleg Petrov et le Finlandais Ville Peltonen sont les véritables attractions du championnat.

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