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L’anthrax fait toujours peur

L'ambassade d'Israël à Berne est placée sous bonne garde. Keystone Archive

Par crainte d'un attentat, l'ambassade d'Israël à Berne n'ouvre plus une partie du courrier qu'elle reçoit et le renvoie à la poste bernoise.

Depuis quelque temps, les personnes qui écrivent à l’ambassade d’Israël à Berne ont parfois des surprises. Si leur courrier n’est pas adressé à une personne particulière, l’ambassade refuse en effet de l’ouvrir. Elle le rend à la poste, qui le renvoie à l’expéditeur avec la mention «Refusé».

Il en va de même en principe du courrier dont l’expéditeur a omis de mentionner son adresse. Dans ce cas, les lettres ou colis sont d’abord transmis à un service spécial de la poste autorisé à ouvrir le courrier qui n’a pu être distribué. Puis renvoyés si la poste parvient à retrouver l’adresse de l’expéditeur.

Un travail colossal

Interrogé, le bureau de poste chargé de traiter le courrier de l’ambassade d’Israël à Berne – il s’agit du bureau Berne 6 du quartier du Kirchenfeld – confirme la chose, précisant que la mesure a été décidée par l’ambassade «pour des raisons de sécurité en rapport avec la crise liée aux attentats à l’anthrax».

La mesure aurait des effets très concrets et c’est «en masse» («massenweise») que la poste de Berne 6 aurait déjà renvoyé du courrier adressé à l’ambassade.

Lettres suspectes quotidiennes

On signalera dans ce contexte que selon nos informations, le laboratoire chargé en Suisse – par l’Office fédéral de la santé publique – de suivre toutes les questions liées au risque éventuel d’une propagation de l’anthrax continue à recevoir chaque jour des lettres que leurs destinataires ou la police considère comme suspectes.

Ces lettres ont été envoyées notamment à des personnalités politiques et à des ambassades par des mauvais plaisants et selon un des meilleurs experts suisses de la question, que nous avons interrogé, le risque qu’elles soient contaminées par des spores de l’anthrax est quasi nul.

Par prudence, le laboratoire procède néanmoins aux analyses nécessaires, qui sont semble-t-il très fastidieuses. Au plus fort de la crise provoquée par la découverte aux Etats-Unis de poudres de spores d’anthrax dans des lettres, entre cinq et dix lettres envoyées à des destinataires en Suisse étaient semble-t-il remises chaque jour au laboratoire suisse à des fins de sécurité.

Stratégies défensives nécessaires

Rappelons que c’est surtout aux Etats-Unis et dans l’ex-URSS que des spores d’anthrax ont été cultivées – en assez grande quantité, semble-t-il – à des fins militaires.

En principe, elles sont stockées en lieu sûr mais les experts, logiquement, ne peuvent totalement exclure qu’elles puissent tomber en de mauvaises mains ou que des informations à leur sujet sortent illicitement des laboratoires.

Selon le spécialiste suisse interrogé par swissinfo, la collecte systématique d’informations sur un éventuel «bio terrorisme» et la mise au point de stratégies défensives – sans pour autant verser dans l’hystérie – resteraient donc souhaitables, voire plus nécessaires que jamais.

Michel Walter

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