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Le PS pour l’ONU et contre l’armée de milice

Moritz Leuenberger s'est trouvé face à une audience convaincue de l'adhésion de la Suisse à l'ONU. Keystone

En présence de Moritz Leuenberger, les socialistes se sont prononcés pour la suppression de l'armée de milice et pour l'adhésion de la Suisse à l'ONU.

Samedi à Winterthour, l’assemblée des délégués du Parti socialiste suisse a lancé une mini-bombe politique en se prononçant pour la suppression de l’armée de milice. Elle a approuvé un modèle de volontariat reposant sur 15 000 militaires contractuels et 45 000 réservistes, ainsi que six thèses allant dans ce sens.

Un service en une traite

La thèse intitulée «Politique de paix et de sécurité de la Suisse à l’aube du 21e siècle» prévoit que les soldats contractuels accomplissent leur service d’une traite, entre leur 20e et leur 25e anniversaire. Ils retourneraient ensuite à la vie civile. Le Parti socialiste rejette le principe d’une armée professionnelle permanente.

Le modèle a été fort controversé. Pour le conseiller national Boris Banga (SO), le PS risque ainsi de se voir exclu de la discussion actuelle sur la réforme de l’armée. Une armée professionnelle risque quant à elle de devenir un Etat dans l’Etat.

Le parlementaire ne veut pas d’une troupe de «rambos», suppléant aux forces de police, faute de menace réelle. Les sections tessinoises ont quant à elles refusé d’entrer en matière, craignant que la plate-forme soit interprétée comme un renoncement à supprimer l’armée.

Pour la conseillère nationale Barbara Haering (ZH), le document doit servir de base au travail des Chambres. Le PS n’a pas jeté aux orties l’idée une Suisse sans armée. Les thèses attestent même que le parti est toujours critique face à la nécessité de l’armée et demande d’encourager la promotion de la paix, a-t-elle ajouté.

Les six thèses ont été approuvées à l’issue d’une longue discussion par 153 voix contre 18 et 11 abstentions. Elles comportent également l’exigence de ramener les coûts de l’armée à quelque 2,5 milliards de francs par an.

Oui unanime à l’ONU

Les délégués du PS suisse ont en revanche dit un oui unanime à l’initiative populaire pour l’adhésion à l’ONU. Seuls trois Romands se sont abstenus lors du vote. Ils ont tout aussi clairement approuvé l’initiative en faveur de la réduction du temps de travail.

Pour le conseiller national socialiste et membre du comité d’initiative Remo Gysin, les revers enregistrés par l’ONU ne justifiaient pas que la Suisse continue de faire cavalier seul. La Suisse n’est même plus admise sur le «banc des remplaçants», lorsque se joue la partie de la communauté mondiale. Elle est ravalée au rang de spectateur.

Le préposé à la question de l’ONU, François Nordmann, a rappelé que l’ONU avait pris position en 1972 contre le terrorisme international et exigé l’arrestation d’Oussama Ben Laden en 1999 déjà. Personne n’attend plus les bons offices de la Suisse en matière d’aide humanitaire: l’ONU assume cette tâche, a pour sa part relevé le président de la Confédération Moritz Leuenberger.

L’idée d’une indépendance complète de la Suisse et du repli sur soi remonte à la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pourtant pas une tradition helvétique: le pays a toujours connu des migrations et intégré des personnes d’autres cultures, a poursuivi Moritz Leuenberger.

Nouvelle Crossair: lutte de pouvoir

Dans un tout autre registre, le président de la Confédération a enjoint les politiciens et les responsables économiques de mettre fin aux luttes de pouvoir autour de la nouvelle compagnie aérienne helvétique. Animosités personnelles et rivalités régionales doivent être dépassées, a-t-il notamment déclaré.

Bâle et Zurich se sont pas seule à avoir intérêt au succès de la nouvelle ligne aérienne. L’argent investi dans le sauvetage de la compagnie est celui de tous les habitants du pays. Leur contribution ne doit pas être anéantie par les jalousies et les intrigues. Les employés de la nouvelle compagnie attendent que la paix revienne enfin, a conclu le ministre socialiste des Transports.

swissinfo avec les agences

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