
Procès d’un agent du Mossad à Lausanne: colère des espions israéliens

Pour protester contre la comparution de l'un des leurs devant la justice suisse, les agents du Mossad menacent de faire la «grève du zèle».
Un vent d’indignation souffle dans les rangs des agents secrets israéliens. La mise en jugement de leur collègue – contraint par la direction du Mossad de se présenter devant la Cour pénale fédérale à Lausanne – les a fait sortir de leurs gonds. Ils accusent leur patron – le premier ministre Ehud Barak – de ne pas les protéger, de les abandonner à leur sort en cas de coup dur.
Ce mouvement de protestation est révélateur d’un malaise profond. Les agents du Mossad se disent en droit d’attendre de leur direction, comme du premier ministre, un soutien inconditionnel. «Ceux qui nous envoient en mission savent qu’il y a des risques d’échec, lance un ex-agent du Mossad sur les ondes de la radio israélienne. Nous ne devons donc pas être les seuls à assumer les conséquences d’une opération qui tourne mal».
Pour démontrer à quel point ils sont ulcérés, certains agents du service de renseignements israélien menacent de faire la «grève du zèle». C’est-à-dire de ne plus partir en mission à l’étranger avant que toutes les conditions requises soient observées à la lettre.
Jamais dans l’histoire du Mossad, dont les agents sont souvent décrits comme des robots, voire des tueurs, un tel mouvement de révolte ne s’était produit. Le procès de Lausanne, c’est un peu la goûte d’eau qui a fait déborder le vase.
Simon Léger, Jérusalem

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