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Washington dans l’embarras après le vote à la Knesset

Keystone-SDA

(Keystone-ATS) Les Etats-Unis ont affiché jeudi leur embarras après le vote par le parlement israélien d’une résolution contre la création d’un Etat palestinien. Washington a réaffirmé son soutien à la solution à deux Etats.

Pressés de questions, les porte-paroles de la Maison Blanche et du département d’Etat se sont refusés à préciser leurs réponses sur le vote de la résolution elle-même, critiqué dans d’autres pays.

« Je pense que la meilleure façon de répondre à cette question est de réitérer notre ferme conviction dans le pouvoir et la promesse de la solution à deux Etats », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.

« Le président Joe Biden ne renoncera pas à cette solution et nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour tenter d’y parvenir », a-t-il ajouté. « Nous savons que cela ne se fera pas sans difficulté et nous savons aussi qu’il faut faire preuve de courage et de leadership dans la région pour y parvenir », a déclaré John Kirby.

Contre un Etat palestinien

La Knesset a voté une résolution, symbolique, qui « s’oppose fermement à la création d’un Etat palestinien à l’ouest du Jourdain » c’est-à-dire en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, ou dans la bande de Gaza.

« La création d’un Etat palestinien au coeur de la terre d’Israël constituera un danger existentiel pour l’Etat d’Israël », stipule la résolution votée avant une visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui s’exprimera le 24 juillet devant le Congrès.

Les Etats-Unis sont le principal soutien politique et militaire d’Israël mais les deux gouvernements s’opposent fondamentalement sur cette question d’un Etat palestinien. Or, Washington prépare depuis des mois des plans pour l’après-guerre dans la bande de Gaza, prévoyant la reconstruction du territoire palestinien et une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite.

Condition arabe

Mais le tout est conditionné notamment par les pays arabes à la mise en place d’une « voie » vers la création d’un Etat palestinien.

« Je pense que l’on peut dire (…) qu’un texte législatif qui s’oppose à la solution des deux Etats n’est pas quelque chose qui nous réjouit », a fini par admettre le porte-parole adjoint de la diplomatie américaine, Vedant Patel.

La résolution, proposée par un député de droite de l’opposition, a recueilli le soutien de 68 élus de la coalition au pouvoir et de l’opposition. Neuf députés ont voté contre.

La présidence de l’Autorité palestinienne a réagi en affirmant « qu’il n’y aurait ni paix ni sécurité pour qui que ce soit sans l’établissement d’un Etat palestinien » et accusé la coalition au pouvoir en Israël de « plonger la région dans l’abîme ».

Consternation à Paris

A Paris, le Quai d’Orsay a exprimé sa « consternation à la suite de [cette] résolution rejetant la perspective d’établissement d’un État palestinien, en contradiction avec les résolutions adoptées au Conseil de sécurité des Nations unies ».

« Seule la solution à deux États est à même d’apporter une paix juste et durable aux Israéliens comme aux Palestiniens et de garantir la stabilité de la région », ajoute la France, qui « appelle à ce que cessent les remises en cause de cet impératif reconnu comme tel par l’immense majorité de la communauté internationale ».

La Knesset avait voté en février à une large majorité de 99 élus (sur 120) contre la reconnaissance « unilatérale » d’un Etat palestinien, pas qu’ont franchi en mai trois pays européens, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, et l’Arménie en juin, rejoignant la majorité des pays membres de l’ONU ayant reconnu l’Etat de Palestine.

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