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Yémen: devant l’urgence humanitaire, l’ONU met la pression

L'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, le Britannique Martin Griffiths, oeuvre à une désescalade militaire sur deux fronts du conflit au Yémen. KEYSTONE/EPA/NAJEEB ALMAHBOOBI sda-ats

(Keystone-ATS) A la veille de la clôture par le secrétaire général de l’ONU de consultations de paix sur le Yémen en Suède, les médiateurs maintenaient la pression sur les belligérants mercredi. Ils tiennent à obtenir une trêve cruciale devant l’urgence humanitaire.

L’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, le Britannique Martin Griffiths, oeuvre à une désescalade militaire sur deux fronts du conflit. Des combats intenses éprouvent durement les populations civiles.

Hodeida sur la mer Rouge, contrôlée par les rebelles Houthis et par où entre la plupart de l’aide humanitaire, et Taëz, dans le sud-ouest, constituent deux points de blocage de ces discussions. A cela s’ajoute la réouverture de l’aéroport de la capitale, Sanaa, aux mains des rebelles.

Les belligérants s’accusent mutuellement de bloquer toute négociation en vue d’une trêve, en particulier à Hodeida. Cette ville est la cible d’une offensive par la coalition progouvernementale sous commandement de l’Arabie saoudite.

Martin Griffiths a soumis, en vain, plusieurs propositions en ce sens au cours de ces consultations ouvertes le 6 décembre.

“Il y a certains progrès, même si cela reste très difficile. Les progrès sont lents”, a déclaré à l’AFP un membre de la délégation rebelle, Abdelmalik al-Ajri. “Nous nous heurtons à l’intransigeance de l’autre partie” mais “les choses devraient se clarifier aujourd’hui” mercredi, a-t-il ajouté.

Nouvelle tentative

Toutes les tentatives pour mettre fin à la guerre ont jusqu’ici échoué, alors que le conflit a fait quelque 10’000 morts en quatre ans et menace jusqu’à 20 millions personnes de famine dans ce pays déjà le plus pauvre de la péninsule arabique.

En septembre, des pourparlers de paix ont achoppé sur le refus des négociateurs houthis de se rendre à Genève sans garanties sur leur voyage de retour vers Sanaa et sur l’évacuation de rebelles blessés.

Cette fois, leur présence en Suède a été favorisée par deux mesures de confiance: l’évacuation début décembre de 50 rebelles blessés vers Oman et un accord préliminaire d’échange de prisonniers.

Les images de dévastation provoquées par les raids aériens de la coalition et celles de la crise humanitaire ont par ailleurs convaincu les grandes puissances de la nécessité d’accélérer un règlement du conflit.

La venue prévue jeudi en Suède du secrétaire général Antonio Guterres intervient alors que l’ONU vient de réitérer ses accusations contre l’Iran. Ce pays est soupçonné de fournir des armes aux rebelles malgré un embargo.

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