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Davutoglu formera un gouvernement d’intérim en Turquie

(Keystone-ATS) Le président turc Recep Tayyip Erdogan a chargé mardi son Premier ministre Ahmet Davutoglu de former le gouvernement de transition, a annoncé la présidence. Ce gouvernement intérimaire dirigera la Turquie jusqu’aux élections législatives anticipées d’automne.

Ce gouvernement de transition, sans précédent dans l’histoire politique récente de la Turquie, devra être formé dans un délai de cinq jours. Il devrait être constitué de députés du parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir) et du parti de la démocratie des peuples (HDP, pro-kurde/gauche), en fonction de leur représentation au Parlement.

Les deux autres formations parlementaires, les sociaux-démocrates (CHP) et les nationalistes (MHP), ont d’ores et déjà refusé d’y participer. M. Davutoglu pourrait donc aussi faire appel à des personnalités “indépendantes”, technocrates ou anciens de l’AKP.

Lors des dernières législatives du 7 juin, l’AKP avait perdu la majorité absolue dont il disposait depuis 2002, douchant les espoirs du président Erdogan de pouvoir modifier la constitution pour renforcer ses pouvoirs. Depuis lors, la Turquie est dans une impasse politique, les tractations de M. Davutoglu avec l’opposition pour la constitution d’une coalition gouvernementale n’ayant pas abouti, et également sécuritaire.

“Guerre contre le terrorisme”

La Turquie a en effet lancé une “guerre contre le terrorisme” le 24 juillet, à la suite d’un attentat-suicide survenu à Suruç (sud) dans lequel 33 jeunes partisans de la cause kurde sont morts.

L’aviation turque cible essentiellement les positions en Irak et en Syrie des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui en réponse ont rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2012, et repris les armes.

“Coup d’Etat civil”

C’est dans ce contexte que le chef de l’Etat a formellement convoqué lundi de nouvelles élections législatives. Le Haut-conseil électoral (YSK) a confirmé mardi qu’elles auraient lieu le 1er novembre.

Le coprésident du HDP, Selahattin Demirtas, bête noire de M. Erdogan, l’a accusé d’avoir “suspendu la Constitution et la démocratie” et de se livrer à un “coup d’Etat civil”.

Le dirigeant kurde a aussi de nouveau appelé le PKK et Ankara à arrêter les hostilités qui ont repris en juillet, après plus de deux ans.

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