Khalid Mohammed fustige l’Amérique devant son tribunal militaire
(Keystone-ATS) Le cerveau des attentats du 11-Septembre a livré mercredi une violente diatribe contre les Etats-Unis. Khalid Cheikh Mohammed a souligné devant un tribunal militaire de Guantanamo que le gouvernement américain avait tué davantage au nom de la sécurité nationale que les kamikazes de New York et Washington.
« Quand le gouvernement se désole de la mort ou du meurtre de 3.000 personnes tuées le 11 septembre, nous devrions aussi nous désoler que le gouvernement américain, représenté ici par le (procureur en chef) et les autres ont tué des milliers, des millions de gens », a déclaré l’accusé lors de cette audience préliminaire.
Khalid Cheikh Mohammed avait été autorisé exceptionnellement à s’exprimer devant la cour lors de cette audience consacrée essentiellement aux règles de confidentialité des documents qui serviront lors de son procès.
Depuis sa détention dans une prison secrète de la CIA, de 2002 à 2006, où il a subi des mauvais traitements assimilés à de la torture, le gouvernement américain craint que KSM ne délivre des informations classifiées. Il a subi 183 simulations de noyade à cette époque, a reconnu le gouvernement.
Définition élastique de la sécurité
L’accusé a estimé que les Etats-Unis avaient une définition élastique de la sécurité nationale, comparable à celle employée par les dictatures pour tordre la loi afin de justifier leurs actes.
« On peut tuer au nom de la sécurité nationale, torturer au nom de la sécurité nationale, et enfermer des enfants au nom de la sécurité nationale, des enfants mineurs », a relevé Khalid Cheikh Mohammed.
« Le président peut prendre quelqu’un et le jeter dans la mer au nom de la sécurité nationale », a-t-il ajouté, allusion sans doute à l’exécution d’Oussama ben Laden en mai 2011, dont la dépouille a été ensuite larguée en mer d’Arabie.
Khalid Cheikh Mohammed est jugé pour avoir orchestré les attentats avec quatre autres prévenus, accusé d’avoir fourni un soutien financier et logistique aux auteurs des attaques. Tous risquent la peine de mort.