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La BCE pourrait ajuster son discours monétaire début 2018

Le message de la BCE (ici son siège de Francfort) pourrait être interprété comme le signe d'une volonté de la part de normaliser sa politique monétaire en mettant fin au programme de rachats d'actifs mis en oeuvre depuis mars 2015 (archives). KEYSTONE/EPA/ARMANDO BABANI sda-ats

(Keystone-ATS) La Banque centrale européenne (BCE) pourrait faire évoluer sa communication en début d’année 2018. Elle pourrait ajuster progressivement son discours pour refléter une amélioration des perspectives de croissance économique.

“Le discours, relatif à diverses dimensions de la politique monétaire et du pilotage des anticipations, pourrait être revu en début d’année prochaine”, est-il écrit jeudi dans le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire en décembre, en référence à 2018.

“L’opinion est largement partagée selon laquelle (…) la communication devrait évoluer de manière progressive, sans changement dans l’enchaînement des séquences”, est-il encore précisé.

Ce message pourrait être interprété comme le signe d’une volonté de la part de la BCE de normaliser sa politique monétaire en mettant fin au programme de rachats d’actifs mis en oeuvre depuis mars 2015. L’euro s’est raffermi et les rendements des emprunts d’Etat dans la zone euro ont effacé leurs pertes après la publication de ce compte-rendu.

La communication va gagner en importance

Malgré les appels, notamment en provenance d’Allemagne, en faveur d’un arrêt de la politique monétaire accommodante face à l’amélioration des perspectives de croissance et d’inflation, Mario Draghi, le président de la BCE, a réitéré en décembre son engagement à laisser ouvert aussi longtemps que nécessaire le robinet à liquidités en zone euro.

Le compte-rendu de la réunion du mois dernier montre cependant que, pour les gouverneurs de la BCE, leur communication relative à la future trajectoire des taux d’intérêt va gagner en importance, signe que les rachats d’actifs, via le programme d’assouplissement quantitatif (QE), perdent de leur prééminence en tant qu’outil de politique monétaire.

“Alors que des progrès sont enregistrés vers un ajustement durable de la trajectoire d’inflation, l’importance relative du pilotage des anticipations de taux va augmenter”, préviennent les gouverneurs, en jugeant inutile un assouplissement supplémentaire des conditions de financement.

Attendu pour l’automne

Même si Mario Draghi a refusé de modifier le discours de la BCE en décembre, notamment en ne fixant toujours pas de terme au programme de rachats d’actifs, certains responsables de la BCE évoquent désormais ouvertement l’après-QE.

Un premier changement pourrait consister à renoncer à la promesse de poursuivre les rachats d’actifs jusqu’au redressement de l’inflation vers l’objectif de la BCE d’une hausse des prix légèrement inférieure à 2%.

“Il est aussi apparu justifié de réfléchir aux modalités d’une transition progressive des conditions actuelles attachées aux achats nets du programme de rachats d’actifs vers un concept plus large de pilotage des anticipations portant sur diverses dimensions de la politique monétaire”, est-il écrit dans le compte-rendu.

Le programme de rachats d’actifs a été prolongé jusqu’en septembre pour un montant mensuel ramené à 30 milliards d’euros (34,9 milliards de francs). Les investisseurs s’attendent à ce qu’il y soit mis fin à l’automne. Ils ne voient pas la BCE relever ses taux avant la mi-2019, alors que l’institut de Francfort s’est engagé à ne pas y toucher avant l’expiration de son programme de rachats d’actifs.

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