Le Pakistan demande à Interpol d’arrêter son ancien président
(Keystone-ATS) Islamabad a officiellement demandé à Interpol d’émettre un mandat d’arrêt contre l’ancien président pakistanais Pervez Musharraf pour l’assassinat de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto. Cette annonce a été faite dimanche par le ministre pakistanais de l’Intérieur, Rehman Malik.
“Nous avons envoyé une demande à Interpol pour l’arrestation de Pervez Musharraf”, a déclaré devant des journalistes à Islamabad M. Malik, un ancien proche collaborateur de Benazir Bhutto. Deux fois Premier ministre dans les années 1990, cette dernière a été tuée le 27 décembre 2007 dans un attentat suicide au moment où elle quittait un rassemblement électoral à Rawalpindi, où se trouve le quartier général de l’armée.
Le général Musharraf, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire en 1999 et destitué en août 2008, a choisi depuis de vivre en exil à Londres et à Dubaï. Les autorités pakistanaises l’ont averti qu’en cas de retour au pays, il serait arrêté.
Talibans accusés
Depuis la mort de Benazir Bhutto, M. Malik reproche au général Musharraf d’avoir refusé à la dirigeante politique un service de sécurité adéquat pendant sa campagne électorale et de l’avoir menacée au téléphone avant même son retour d’exil en octobre 2007, alors qu’elle se trouvait à Washington.
Après l’assassinat, le général Musharraf a accusé le chef du Mouvement des talibans pakistanais (TTP), Baitullah Mehsud, d’en être le commanditaire. Mehsud, qui a toujours nié toute responsabilité dans cet attentat suicide, a été tué depuis par un tir de drone américain.
Le veuf de Benazir Bhutto, Asif Ali Zardari, a mené son Parti du peuple pakistanais (PPP) à la victoire aux législatives en 2008 et est aujourd’hui président du Pakistan.