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Le secteur bancaire manque de personnel qualifié en Suisse

(Keystone-ATS) Les banques suisses manquent toujours de personnel qualifié et misent à la fois sur la formation à l’interne et sur le recrutement à l’étranger pour y pallier, selon une étude. A ces préoccupations s’ajoute la densité réglementaire, qui génère coûts et incertitudes.

Parmi les 60 établissements sur 124 qui ont répondu au sondage publié vendredi par Employeurs Banques, 83% se disent concernés par un manque de main-d’oeuvre qualifiée. “Pour y remédier, les banques s’emploient à renforcer le potentiel de main-d’oeuvre indigène”, note le président de l’association patronale des banques.

En commentant les résultats du “Moniteur Employeurs Banques 2015″, qui dresse un état de lieux du marché du travail dans la branche, Barend Fruithof relève qu'”en Suisse, un apprenti sur dix est formé dans une banque”.

“Parallèlement, le besoin de spécialistes venant de l’étranger reste important”. Aujourd’hui, plus d’un tiers des sondés disent avoir recours à de la main-d’oeuvre étrangère pour remédier au manque de spécialistes. Une tendance qui devrait se poursuivre à l’avenir.

Lourdeurs administratives

Les employeurs du secteur bancaire plaident donc pour une mise en oeuvre de l’initiative contre l’immigration de masse la plus favorable possible à l’économie et une clarification des relations rapide avec l’Union Européenne (UE). “Nous devons préserver les accords bilatéraux et la libre-circulation des personnes”, insiste Barend Fruithof.

Parmi les autres inquiétudes, le secteur pointe la densité réglementaire. “Elle pèse lourdement sur les banques et induit des coûts, ainsi que des incertitudes en matière de planification”, relève l’étude. De nouvelles mesures bureaucratiques, comme un contrôle des salaires par l’Etat, sont par conséquent “fermement refusées”.

Suppressions de postes à l’horizon

Dans ce contexte, 44% des 60 instituts financiers qui ont répondu au sondage envisagent des suppressions de postes au cours des cinq prochaines années. Deux d’entre eux s’attendent à voir leurs effectifs réduits de plus de 100 personnes. A l’inverse, 22% tablent sur de nouvelles embauches.

Les réductions de postes visent principalement le back-office, tandis que les conseillers à la clientèle devraient être à l’avenir plus nombreux. Quant aux apprentis, leur nombre devrait demeurer stable, voire légèrement progresser, selon le sondage, réalisé en ligne entre mi-juillet et mi-août.

Le secteur emploie actuellement 105’000 collaborateurs, dont plus d’un tiers dans les deux grandes banques UBS et Credit Suisse.

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