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“Nous sommes en train de perdre la course” du climat, dit Guterres

António Guterres doit accueillir samedi un sommet de la jeunesse sur le climat à New York (archives). KEYSTONE/EPA/JUSTIN LANE sda-ats

(Keystone-ATS) Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a estimé mardi que l’accord de Paris sur le climat n’avait pas encore échoué, mais que le temps était compté pour éviter la catastrophe climatique. “Nous sommes en train de perdre la course”, a-t-il averti.

“Je voudrais voir toute la société accroître la pression sur les gouvernements pour qu’ils comprennent qu’ils doivent aller plus vite”, a-t-il déclaré dans une interview à une collaboration de dizaines de médias internationaux, Covering Climate Now.

Samedi, António Guterres doit accueillir un sommet de la jeunesse sur le climat à New York à l’ONU, puis lundi un sommet spécial sur les climat avec des chefs de gouvernements et d’Etats, appelés à revoir leurs engagements à la hausse, pour limiter le réchauffement du globe à 1,5 ou 2 degrés Celsius par rapport à la période préindustrielle, au XIXe siècle.

“La recherche scientifique nous dit que ces objectifs restent atteignables”, a poursuivi M. Guterres, en admettant que l’inaction des pays membres de l’ONU pouvait, au moins partiellement, être compensée par d’autres acteurs non étatiques, en particulier aux Etats-Unis, où les Etats fédéraux comme la Californie prennent le relais.

“Changer profondément”

“L’un des aspects les meilleurs de la société américaine est que c’est un pays fédéral et que les décisions sont décentralisées”, a-t-il indiqué. “Je serai donc toujours favorable à ce que les décisions relatives au changement climatique soient toujours aussi décentralisées que possible”.

Il a noté que de grandes villes, des régions et des entreprises prenaient le relais et que des banques et des fonds d’investissement se retiraient des secteurs du charbon et des énergies fossiles. Il a aussi pris l’exemple de l’Union européenne, où seuls trois pays s’opposent encore à l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

“Nous avons besoin de changer profondément la façon dont nous produisons notre nourriture, d’où vient l’énergie de nos économies, comment nos villes sont organisées, comment nous produisons notre énergie”, a-t-il poursuivi.

“J’ai l’impression que de plus en plus de gens, d’entreprises, de villes et d’Etats comprennent qu’il faut le faire”, a conclu le secrétaire général de l’ONU.

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