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Sept ans de prison pour l’avocat chinois Zhou Shifeng

Selon l'agence Chine nouvelle, Zhou Shifeng a admis lors de l'audience "avoir défié la loi et le gouvernement". KEYSTONE/CCTV via AP sda-ats

(Keystone-ATS) La justice chinoise a condamné jeudi l’avocat chinois Zhou Shifeng, éminent défenseur des droits de l’Homme, à sept ans de prison pour “subversion”. Ce verdict est le troisième du même type en une semaine en plein durcissement de la répression de Pékin.

Zhou Shifeng était directeur du cabinet juridique pékinois Fengrui, connu pour défendre des intellectuels dissidents, des membres de groupes religieux interdits et des victimes d’abus sexuels, entre autres affaires politiquement sensibles.

Il avait été arrêté il y a un an, à la suite d’une vaste série de 200 interpellations d’avocats et militants intervenues dans toute la Chine et visant particulièrement sa firme. Une dizaine de juristes et activistes avaient alors été formellement placés en état d’arrestation et restent depuis un an incarcérés dans l’attente d’un procès.

Plaider coupable

Jeudi, à l’issue d’une audience-éclair, Zhou Shifeng a été reconnu coupable de “subversion contre le pouvoir de l’Etat”. Il a écopé d’une peine de sept ans d’emprisonnement après avoir plaidé coupable, a indiqué l’agence étatique Chine nouvelle, citant le verdict de la Deuxième cour intermédiaire de Tianjin (nord).

Il aurait admis lors de l’audience “avoir défié la loi et le gouvernement”, selon des déclarations d'”autocritique” rapportées par l’agence officielle.

Vague de condamnations

Deux militants des droits civiques également arrêtés en juillet 2015 ont été jugés par ce même tribunal cette semaine, et tous deux condamnés pour “subversion” après des procès expéditifs sous haute surveillance.

Arrêté aussi en juillet 2015, Hu Shigen, auteur dissident et responsable d’églises clandestines à Pékin, a été condamné mercredi à sept ans et demi de prison, accusé d’avoir “fomenté une révolution ‘colorée'” pour renverser le régime. Il avait déjà passé seize ans derrière les barreaux pour avoir tenté de commémorer l’écrasement meurtrier des manifestations prodémocratiques de Tiananmen en 1989.

Le militant Zhai Yanmin a lui été reconnu coupable mardi de “subversion” pour des manifestations antigouvernementales à répétition, mais n’a écopé que de trois ans de prison avec sursis.

En revanche, l’avocate Wang Yu, associée au cabinet Fengrui et arrêtée à l’été 2015, a récemment été libérée sous caution, a annoncé lundi la télévision hongkongaise Phoenix – ce que l’AFP n’a pu indépendamment vérifier. De telles libérations, rares en Chine, signifient généralement que le suspect continuera de faire l’objet d’une étroite surveillance, mais ne devra pas faire face à un procès.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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