Des perspectives suisses en 10 langues

Une montre connectée sans pile débarque sur le marché

Il sera désormais possible de recharger sa montre connectée uniquement par le mouvement (photo symbolique). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Il sera désormais possible de recharger sa montre connectée uniquement par le mouvement. La marque Sequent, basée à Lucerne, propose un modèle sans pile, dessiné en Suisse, s’inspirant de la technologie de l’auto-quartz, apparue dans les années 1980.

Lancé le 5 juillet dernier sur la plate-forme de financement participatif Kickstarter, le projet suscite immédiatement un important engouement, avec plus d’un million de francs récoltés. “Le succès a dépassé nos espérances. En 30 jours, nous sommes devenus le projet venant de Suisse le plus financé sur la plate-forme, avec plus de 4000 commandes”, relève le designer loclois Adrian Buchmann, qui a dessiné la montre.

La genèse du projet remonte à l’essor des montres connectées, que ce soit la Pebble en 2012 ou l’Apple Watch en 2014, explique Adrian Buchmann. “Ce sont des montres remplies de possibilités, mais avec la batterie comme gros point négatif.”

Partant de ce constat, la petite équipe de Sequent essaie alors de remédier à ce problème. Après plusieurs mois de recherches, une solution les séduit: une batterie qui se recharge grâce à l’énergie d’un mouvement mécanique.

Pour cela, les développeurs s’inspirent de la technologie de l’auto-quartz, qui permet aux montres à quartz de fonctionner sans pile. Cette technique a été vendue à des millions d’exemplaires par de grandes marques comme Tissot, Omega ou Swatch. Elle a par la suite disparu du paysage horloger, la manufacture ETA, filiale de Swatch Group, ayant cessé la production il y a quelques années.

Energie mécanique

Concrètement, cette technologie fonctionne grâce à une masse oscillante qui bouge librement et vient compresser un ressort à chaque degré de mouvement. Lorsque celui-ci est chargé, il libère son énergie, qui est alors capturée par un micro-générateur.

Ce dernier permet de convertir l’énergie mécanique en énergie électronique, qui va charger les batteries de la montre. Pour la partie supérieure, un circuit imprimé intègre toute l’électronique, ainsi que les moteurs pour les aiguilles.

“Le plus important défi a été de redévelopper les micro-générateurs pour fournir plus d’énergie que les auto-quartz”, relève Adrian Buchmann. Par rapport à la technologie d’origine, la production d’énergie a pu être doublée, voire triplée. Pour ce faire, Sequent a travaillé avec la société Kinetron, qui a inventé l’auto-quartz et produit les plus petits micro-générateurs au monde.

L’équipe de Sequent a alors évalué quelles fonctions la technologie développée permettait d’alimenter. La montre connectée, qui ne comporte pas d’écran, dispose d’un système de suivi d’activité physique, d’un moniteur de sommeil, d’un GPS, permet de lire son pouls et d’informer des notifications par vibration. Le tout est directement relié à un téléphone via une application.

La jeune pousse a démarré l’aventure avec une équipe de trois personnes. Mais elle s’est rapidement entourée de spécialistes dans différents domaines, que ce soit des horlogers-ingénieurs pour le développement et la fabrication du mouvement, des ingénieurs en électronique, des boîtiers, ou encore des cadraniers.

Pas de swiss made

“Le design, ainsi que certains composants mécaniques, sont suisses, mais nous ne pouvons malheureusement pas satisfaire à la nouvelle norme sur le swiss made”, déplore Adrian Buchman. En effet, toute la partie électronique a été développée avec des spécialistes basés en Californie et à Taïwan.

Pour l’heure, la montre est disponible sur la plate-forme de financement participatif Indiegogo à un tarif préférentiel de 299 dollars (environ 293 francs) pour la version noire et 399 dollars pour la version acier. Les pré-commandes seront livrées dès le mois de mars ou d’avril.

Les montres connectées seront ensuite disponibles à l’achat sur le site internet de la marque, qui sera lancé dans les deux mois. “Nous sommes également en discussion pour une vente en magasin d’ici à l’été-automne 2018”, précise le designer loclois. Un nouveau modèle, davantage d’entrée de gamme, est par ailleurs déjà en préparation.

www.sequent.ch

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision