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Hani Ramadan suspendu

Directeur du Centre islamique de Genève et professeur de français, Hani Ramadan a été interdit d'enseignement au cycle d'orientation.

Le Département de l’instruction publique (DIP) a ouvert une enquête interne à son encontre.

C’est une lettre ouverte du Directeur du Centre islamique de Genève, légitimant le recours à la lapidation en cas d’adultère et publié dans le journal français «Le Monde», qui est à l’origine de cette mesure.

Ce courrier avait suscité une vive polémique en France, mais également à Genève. De nationalité suisse, Hani Ramadan y enseigne le français au cycle d’orientation (ses élèves ont entre 12 et 15 ans).

Par l’intermédiaire d’un communiqué du DIP, le Conseil d’Etat genevois a estimé qu’en publiant cette lettre ouverte, intitulée «la Charia incomprise», Hani Ramadan «s’est sciemment mis dans une situation qui pourrait justifier sur le plan administratif, une résiliation des rapports de service».

Ligne rouge franchie

Conseillère d’Etat et responsable du DIP, Martine Brunschwig Graf a déclaré que la décision de l’éloigner de l’école publique avait été mûrement réfléchie. Précisant au passage que les juristes du DIP y travaillaient depuis le 10 septembre, date de la publication de la tribune libre dans «Le Monde».

Par le passé, Hani Ramadan avait déjà reçu deux mises en garde. «Cette fois, il a dépassé les bornes», a souligné Mme Brunschwig Graf.

Avant d’ajouter que Hani Ramadan plaçait «la loi divine au-dessus de l’Etat de droit», alors qu’en tant qu’enseignant à l’école publique, il est censé défendre les institutions.

Une enquête interne a donc été ouverte à l’encontre du directeur du Centre islamique de Genève.

Et, selon Martine Brunschwig Graf, si les résultats conduisent aux mêmes conclusions que celles auxquelles a abouti le Conseil d’Etat genevois en examinant le dossier, Hani Ramadan sera licencié.

Petit-fils d’Hassan al-Banna

Hani Ramadan dirige depuis 1995 le Centre islamique de Genève, créé par son père Saïd en 1961. Hani Ramadan est le petit-fils de Hassan al-Banna, fondateur des «Frères Musulmans» en Egypte.

Ce mouvement avait pour objectif de lutter contre la constitution laïque égyptienne de 1922 et d’instaurer une société islamique.

En 1997, Hani Ramadan, d’origine égyptienne, mais de nationalité suisse, avait été interdit d’entrée en France. Paris avait estimé que sa présence pouvait constituer «une menace pour l’ordre public».

En 1999, c’est l’Egypte qui a refusé au Directeur du centre islamique de Genève l’entrée sur son territoire. Ce dernier est actuellement en voyage à l’étranger.

swissinfo avec les agences

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