

Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs, bonjour,
Comment vit-on en Suisse? Plutôt bien, disent tous les classements et la plupart des habitant-es du pays. Et nous le devons en partie à une forme d’habitat nommée «rurbanité», la ville à la campagne.
Cela n’empêche pas certain-es de vouloir aller passer leur retraite au soleil. Mais attention aux pièges, car la Suisse ne sera pas toujours là pour les aider. Et elle tient à le faire savoir.
Je vous parle aussi d’immigration turque et d’une méga fusion industrielle.
Bonne lecture,

«Rurbanité», c’est le mélange entre urbanité et ruralité, qui concerne bien des petites villes en Suisse. Nous sommes allés à sa rencontre à Bulle, en terres fribourgeoises. Ici, on peut croiser un tracteur et sentir le purin sur les champs au cœur d’un quartier moderne et branché.
C’est une des communes de Suisse à la croissance la plus rapide. Malgré cela, Bulle veut conserver son image de «ville à la campagne», avec son vieux bourg médiéval, ses champs et ses forêts à proximité immédiate, et sa réputation de capitale du fameux fromage de Gruyère.
Autour de la gare en chantier, un quartier très urbain est sorti de terre. On pourrait s’y croire à Zurich, sauf que… une armoire paysanne peinte à la main doublée d’une «poya», tableau traditionnel représentant une montée à l’alpage, trônent bien en vue sur le vaste balcon d’un lotissement flambant neuf. Tout un symbole.
La rurbanité a ses bienfaits et ses inconvénients. Parmi les premiers, on cite généralement la qualité de vie et la cohésion sociale, alors que certains notent qu’une ville à la campagne n’est jamais très belle, surtout à sa périphérie.
- L’article de Sibilla Bondolfi, avec les photos de Thomas Kern
- La densité urbaine n’affecte pas forcément la qualité de vie – Sibilla Bondolfi et Ester Unterfinger, SWI, juillet 2020
- En Suisse, il y a encore de la place – Jonas Glatthard, SWI, août 2020

Qui choisit de partir vivre sa retraite au soleil ne devrait pas trop compter sur la mère patrie quand surviennent les problèmes. La Suisse prépare une campagne de sensibilisation pour rappeler aux expatrié-es qu’ils et elles doivent se prendre en charge.
Un-e Suisse de l’étranger sur cinq a l’âge de la retraite ou plus. Quand surviennent la maladie, l’hospitalisation, puis le décès, qui va prendre les frais en charge? La loi est très claire: «toute personne qui prépare et réalise un séjour à l’étranger ou qui exerce une activité à l’étranger engage sa propre responsabilité».
Les représentations suisses à l’étranger sont régulièrement confrontées à des destins qui se situent «en dehors du portefeuille des services consulaires», expression diplomatique pour désigner les cas difficiles. Et la Suisse, qui a beaucoup fait pour sa population expatriée durant la pandémie, essaye d’en avoir le moins possible.
C’est dans ce but qu’elle va lancer une vaste campagne de sensibilisation, qui impliquera aussi les caisses de pension. Car les gens qui prennent leur avoir de retraite en capital ont souvent tendance à le dépenser rapidement.
- L’article de Melanie Eichenberger et Balz Rigendinger
- Point fort SWI – Zoom sur les préoccupations des Suisses de l’étranger
- Point fort SWI – Les Suisses de l’étranger, des citoyens de seconde zone?
Plus

Moins visibles que les Italiens, Espagnols, Portugais ou Balkaniques, les immigrés turcs ont aussi participé à l’essor économique des Trente Glorieuses. Ils et elles sont encore 130’000 aujourd’hui en Suisse, dont près de la moitié ont obtenu la naturalisation. Une exposition de photos à Aarau illustre certains destins individuels.
Contrairement à l’Allemagne, qui a ouvert la porte à des centaines de milliers de Turcs dès 1961, la Suisse n’a jamais conclu d’accord de recrutement avec Ankara. Elle l’avait fait avec l’Italie en 1946 et l’Espagne en 1961. La culture et la religion des Turcs étaient trop étrangères, argumentaient celles et ceux qui s’y opposaient.
Autant dire que les Turcs, recrutés de manière ciblée par les entreprises, n’étaient pas officiellement les bienvenus. À l’époque, les milieux conservateurs parlent de «problème turc», qui ne va pas s’arranger avec l’arrivée des activistes kurdes dans les années 1980. Mais cela n’a pas empêché de se nouer des liens personnels très forts.
- L’article de Katy Romy, avec les images de la photographe Ayse Yavas, fille d’immigrés turcs en Suisse
- La Suisse, pays d’immigration – dans les pages SWI «La Suisse, mode d’emploi»

Une fusion à plus de 11 milliards d’euros: dès l’an prochain, le géant genevois des arômes et parfums Firmenich et le spécialiste néerlandais de la nutrition DSM ne feront plus qu’un. La nouvelle entité aura son siège principal à Kaiseraugst, dans le canton d’Argovie, et ses actions seront cotées à la Bourse d’Amsterdam. Les sites de production genevois ne seront pas touchés, affirment les dirigeants des deux groupes.
Il s’agit d’une «fusion entre égaux», ont souligné mardi la co-directrice générale de DSM et le directeur général de Firmenich. Les membres de la famille Firmenich entendent rester actionnaires à long terme de la nouvelle entité. En 2021, les deux entreprises ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 11,4 milliards d’euros.
La nouvelle société comprendra quatre secteurs d’activité: parfumerie et beauté; alimentation, boissons et goûts; santé, nutrition et soins; nutrition et santé animales. Elle emploiera près de 28’000 personnes.
- L’articleLien externe de RTS Info

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative