

Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Si le budget de l’armée suisse prendra bientôt l’ascenseur, le pouvoir d’achat des Suisses, lui, a moins fière allure. Dire qu’il fond comme la neige au soleil de l’Antarctique serait toutefois quelque peu exagéré. Nous parlons de la Suisse tout de même.
Après les glaces du pôle Sud, nous ferons escale en Thaïlande. Ses plages, sa douceur de vivre, son faible coût de la vie et… ses défis de taille, surtout le dernier en date: obliger les Suisses de l’étranger à avoir une assurance maladie suisse pour conserver leur titre de séjour. Âpres négociations en vue.
Bonne lecture,

Le budget de l’armée suisse va passer de 5 à 7 milliards de francs. L’augmentation se fera de manière progressive d’ici à 2030. Ainsi en a décidé le Conseil des États jeudi durant la session parlementaire.
Ces dernières années, la tendance était plutôt à la baisse. Le budget de l’armée, qui représentait encore 1,34% du PIB de la Suisse en 1990, était passé à 0,67% en 2019. Selon les commissions de politique de sécurité du Parlement, la guerre en Ukraine a montré que des conflits traditionnels sont encore possibles et que les investissements longtemps repoussés avaient créé des lacunes dans l’équipement.
L’argent nouvellement débloqué devrait permettre d’accélérer la modernisation dans le domaine de la cybersécurité et le remplacement des équipements et véhicules obsolètes. Le Conseil des États a également approuvé des crédits de plus de 9,5 milliards de francs destinés à l’achat des nouveaux avions de combat F-35A et de systèmes de défense sol-air Patriot.
Pour la gauche, majoritairement opposée au projet, ces nouvelles dépenses ont été décidées sans savoir d’où les fonds nécessaires proviendront. Elle craint que l’augmentation du budget de l’armée ne se fasse au détriment d’autres domaines tels que la santé, le social ou les retraites.
- Le budget de l’armée suisseLien externe va prendre l’ascenseur dès 2023 (RTS)
- Le communiqué de presseLien externe du Département fédéral de la défense
- Pour rappel: l’achat des nouveaux avions de combat accepté à un cheveu par les Suisses
- La Suisse et les avions de combat, une longue histoire de batailles politiques

La Thaïlande veut obliger les Suisses de l’étranger âgés à posséder une assurance maladie en Suisse pour conserver leur titre de séjour. Johannes Matyassy, directeur de la Direction consulaire au sein de Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s’y rendra en juin afin de discuter avec les autorités thaïlandaises.
Si vivre au pays du sourire peut paraître idyllique, le pays pose des défis diplomatiques de taille. Sa volonté d’obliger les résidentes et résidents suisses âgés à posséder une assurance maladie suisse a mis la communauté en émoi. Celle-ci souhaite un accord de sécurité sociale entre la Suisse et la Thaïlande.
Mais, comme le rappelle Johannes Matyassy, «nos lois stipulent que quiconque vit à l’étranger ne peut plus conclure d’assurance de base suisse». Et la Suisse étant considérée comme un pays riche, la Thaïlande risque d’arguer que ces personnes peuvent se payer une assurance privée.
Les Suisses les plus pauvres pourraient alors être contraintes et contraints de rentrer en Suisse, où ils et elles seraient à charge du système social. Le DFAE est conscient du problème, mais rappelle le principe de la responsabilité individuelle: «Ces gens vont en toute connaissance de cause à l’étranger. Et lorsque cela ne fonctionne pas, l’État devrait alors à nouveau intervenir? Ce type d’attente est problématique», estime Johannes Matyassy.
- L’interview de Johannes Matyassy
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Les Suisses ont perdu du pouvoir d’achat en 2021, selon les dernières statistiques de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Mais pour certains experts, ces résultats sont à prendre avec des pincettes.
Par rapport à 2020, les salaires suisses ont baissé l’an dernier. Cela n’était plus arrivé depuis des décennies. En tenant compte de l’inflation, la baisse se monte à -0,8%. Mais le chef de la section salaires et conditions de travail de l’OFS Didier Froidevaux avertit: «Ces chiffres ont été définis en été-automne 2020, en pleine pandémie. Cette situation exceptionnelle a incontestablement influé sur la dynamique des salaires.» Les chiffres sont donc à interpréter avec une certaine prudence.
On constate les baisses les plus importantes dans l’industrie, notamment dans la pharma et la chimie (-3,1%) ou l’horlogerie (-1,1%). Dans les services, sans surprise, les arts et spectacles et les activités récréatives enregistrent la plus forte baisse avec -3,3%. À l’inverse, l’administration affiche une hausse de 2,1%. Les salaires des femmes sont également sur une pente ascendante avec 0,6%, même s’il s’agit en fait pour ces derniers d’un ajustement de l’écart entre les hommes et les femmes.
Économiste à la banque EFG, Gianluigi Mandruzzato s’étonne du recul des salaires: «Si l’on tient compte du fait que le marché du travail est plutôt tendu en Suisse, on aurait pu s’attendre à un résultat inverse. Mais il faut se rappeler les informations disponibles sur le moment: l’économie subissait la pandémie et les attentes d’inflation étaient très faibles».
- Les Suisses ont perdu du pouvoir d’achatLien externe en 2021 (Le Temps, sur abonnement)
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- Pourquoi la Suisse est-elle si chère?

La guerre en Ukraine a des répercussions jusque dans l’Antarctique. Toujours à bord du brise-glace allemand Polarstern dans l’océan Austral, Gabriel Erni Cassola et Kevin Leuenberger de l’Université de Bâle nous racontent, dans ce cinquième épisode du blog polaire, leur rencontre avec le navire de recherche ukrainien Noosfera.
Après leurs recherches de microplastiques, les scientifiques bâlois se sont dirigés vers Punta Arenas, à l’extrémité sud de la Patagonie chilienne. Sur la route, ils ont croisé l’île d’Aspland, une importante zone ornithologique qui abrite de grandes colonies de manchots. Ils sont aussi passés près de l’île Elephant, célèbre pour avoir accueilli l’explorateur Ernest Shackleton et son équipage en 1916 après leur naufrage.
Arrivés à Punta Arenas, le Polarstern a jeté l’ancre dans la rade, juste à côté d’un navire sous pavillon ukrainien. Le Noosfera y effectuait la première mission ukrainienne en Antarctique depuis 20 ans. En raison de la guerre en Ukraine, le navire était bloqué dans ce port sans savoir quand il pourrait retourner à Odessa, son port d’attache.
Depuis, le bateau et son équipage sont partis pour le Cap, en Afrique du Sud, où ils seront hébergés jusqu’à la fin de la guerre, selon le Centre scientifique national antarctique d’Ukraine.
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