Cinq cartons rouges contre Blatter
Cinq dirigeants de la FIFA portent plainte contre leur président Sepp Blatter. Suite à un rapport faisant état de corruption au sein de la fédération.
Les vice-présidents - au nombre de cinq - précisent qu'ils ont déposé leur plainte vendredi devant un tribunal de Zurich.
Pour justifier leur action, ils évoquent le rapport remis la semaine dernière par le secrétaire général de la Fédération internationale de football (FIFA) Michel Zen-Ruffinen.
Le rapport fait état de corruption et de mauvaise gestion financière au sein de l'organisation. Selon les plaignants, «il a mis en lumière de nombreuses irrégularités au sein de la FIFA. Et plusieurs décisions non conformes aux règlements prises par le président, dont certaines pourraient constituer des actes criminels au regard du droit pénal suisse.»
Poussé à la démission
Les cinq vice-présidents ajoutent qu'ils ont tout d'abord poussé Joseph Blatter à la démission. Mais celui-ci a refusé, expliquant que ces accusations avaient pour but de le déstabiliser avant la prochaine élection à la présidence de la FIFA, prévue le 29 mai prochain.
Le Suisse, qui brigue un nouveau mandat, sera opposé lors du scrutin au Camerounais Issa Hayatou.
Son refus de démissionner, «en dépit de la preuve apportée devant le Comité exécutif, ne nous a pas laissé d'autre choix que de faire appel à un cabinet d'avocats suisse», argumentent encore les plaignants dans leur communiqué.
«Nous n'avons aucun plaisir à agir de la sorte. Mais en tant que membres de l'organe de contrôle de la FIFA nous avons une responsabilité légale envers les fédérations membres de la FIFA», ajoutent-ils.
Des procédures habituelles ignorées
Dans un document de 21 pages soumis vendredi dernier au comité exécutif, Michel Zen-Ruffinen dénonce la mauvaise gestion et la corruption au sein de la FIFA.
Il accuse notamment Sepp Blatter d'avoir sans véritable raison effacé en 1999 les 9,75 millions de dollars dus à la FIFA par la Fédération de football des Caraïbes, d'Amérique du nord et d'Amérique centrale (CONCACAF).
En 2000, le président sortant aurait par ailleurs ignoré les procédures habituelles en autorisant le versement d'un million de dollars à la CONCACAF dans le cadre du programme «Goal».
Selon le secrétaire général, la faillite de la société de marketing de la FIFA ISL/ISMM a par ailleurs coûté plus de 185 millions de francs suisses, alors que Sepp Blatter a évalué les pertes entre 40 et 60 millions.
«Nous sommes également enclins à penser qu'une partie de l'argent dépensé a été utilisé par le président de la FIFA pour s'assurer les votes de certaines fédérations, concluent les vice-présidents. Et il est donc probable que le président ait essayer d'influencer de façon illégale les résultats de la campagne présidentielle actuelle.»
Les vice-présidents (le président de l'UEFA Lennart Johansson, le président de la Confédération africaine de football (CAF) Issa Hayatou, le Sud-coréen Chung Mong-joon, l'Italien Antonio Matarrese et l'Ecossais David Will) ont été rejoints par six autres membres du comité exécutif de la FIFA, qui compte 24 personnes.
Blatter prépare la riposte
Joseph Blatter a qualifié de "supercherie" les allégations du secrétaire général Michel Zen-Ruffinen qui ont conduit au dépôt de la plainte à son encontre.
Dans une lettre adressée aux fédérations membres de la Fédération internationale de football, le président de la FIFA a affirmé qu'il répondrait publiquement à ces mensonges dans les prochains jours et qu'il dévoilerait alors "des documents montrant l'ampleur de la supercherie en cours".
swissinfo avec les agences

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