Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices & lecteurs,
C’est par ce bel été tourmenté que les dirigeants européens ont réussi le tour de force de s’accorder sur un plan de relance hétérodoxe pour sortir l’économie de sa gangue sanitaire. Et c’est une bonne nouvelle pour la Suisse, nous dit Richard Werly, du quotidien Le Temps.
Pendant ce temps, Simonetta Sommaruga visite officiellement l’Ukraine pour apporter la contribution de la Suisse à la résolution de la guerre dans le Donbass, l’un des dossiers chauds entre la Russie et l’Union européenne.
Vous pourrez découvrir le paysage renouvelé de l’horlogerie suisse et les inquiétudes tenaces des «petites mains» de l’économie helvétique.
Cordialement,
Le plan de relance négocié à Bruxelles par les membres de l’Union européenne est qualifié d’historique, un terme qui pour une fois semble justifié tant par sa rupture d’avec l’orthodoxie financière que par l’accord obtenu entre les 27 dirigeants européens.
Tirant les leçons du sommet, Richard Werly souligne dans les colonnes du Temps: «Cette victoire est une bonne nouvelle pour l’Europe, y compris pour la Suisse liée au marché intérieur par sa centaine d’accords bilatéraux dont l’avenir dépendra de la votation du 27 septembre sur la libre-circulation des personnes.»
En d’autres termes, il serait d’autant plus coûteux pour l’économie et l’emploi en Suisse de voter en faveur d’une initiative mettant fin à l’accord sur la libre-circulation avec l’UE que Bruxelles s’est donné les moyens de relancer une économie éreintée par la crise sanitaire de la Covid.
Comme nous le déclarait l’ambassadeur suisse Valentin Zellweger au début du mois, «pour un pays comme la Suisse – qui fonde sa prospérité sur le respect de règles communes et qui a une économie fortement axée sur l’exportation -, mieux nos voisins et le monde se portent, mieux la Suisse se porte.»
Reste pour Berne – après le 27 septembre – à trouver un accord pérenne sur sa relation avec une Union européenne enfin dynamique face aux périls d’un monde en recomposition.
- L’analyse de Richard WerlyLien externe (Le Temps/abonnés)
- Le plan de relance détaillé par la RTSLien externe
- Valentin Zellweger: «Les pays sont condamnés à la coopération» (swissinfo.ch)
La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga est en visite officielle en Ukraine jusqu’à jeudi. C’est l’occasion pour elle de rappeler le rôle de la Suisse dans la résolution du conflit qui oppose le pouvoir aux séparatistes prorusses de l’est du pays, relève la RTS.
C’est la première visite présidentielle de la Suisse en Ukraine. Lors de ce voyage, Simonetta Sommaruga mettra en avant le rôle humanitaire de la Suisse dans le Donbass. Cette région de l’est de l’Ukraine frontalière avec la Russie est le théâtre d’une guerre entre des séparatistes soutenus par Moscou et le pouvoir central. Un conflit qui a éclaté en 2014, provoquant la mort de plus de 13’000 personnes et la fuite de près d’un million et demi d’habitants.
«Notre pays est le cinquième plus important donateur d’aide humanitaire en Ukraine et participe au processus de paix avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) notamment», précise le communiqué de la présidence suisse.
Cela, alors que le Suisse Thomas Greminger n’a pas été reconduit à son poste de secrétaire général de l’OSCE, les ambassadeurs des pays membres n’étant pas parvenus à s’accorder sur l’ensemble des nominations prévues. Un très probable sujet de discussion entre la présidente suisse et son homologue ukrainien Volodymyr Zelenskyy en vue de ces nominations reportées à la fin de l’année.
- La visite de Simonetta Sommaruga en UkraineLien externe (RTS)
- Le communiquéLien externe de la présidence suisse
- L’interview de Thomas Greminger accordée au TempsLien externe, après l’échec de sa nomination (abonnés)
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Durement frappée par la crise du coronavirus, l’horlogerie n’en demeure pas moins le symbole du savoir-faire et de la précision «Made in Switzerland». Mes collègues Pauline Turuban et Samuel Jaberg vous proposent de partir à la découverte de ce fleuron industriel qui s’exporte dans le monde entier.
Le voyage comporte 8 étapes permettant de visualiser le paysage horloger suisse, ses sommets et ses gouffres. Cela va de sa domination du marché des montres de luxe à la concurrence des montres connectées d’Apple qui dépassent à elles seules l’ensemble de l’horlogerie suisse en passant par les détenteurs du capital des principales marques suisses, les crises traversées et ce que doit ce secteur industriel aux Européens.
«Depuis le début des années 2000, la valeur des exportations de montres vers la Chine a été multipliée par un facteur de 100! En y incluant le tourisme d’achat, on estime qu’environ une montre de luxe «Swiss Made» sur deux vendue dans le monde l’est à un client chinois», souligne Samuel Jaberg avant de rappeler que cet eldorado a beaucoup perdu de son éclat ces dernières années.
C’est aussi l’heure de la réinvention pour l’horlogerie suisse.
- Les huit choses que vous devez savoir sur l’horlogerie suisse (swissinfo.ch)
- Quand Hong Kong flambe, l’horlogerie suisse tousse (swissinfo.ch)
- Focus sur l’avenir de l’horlogerie suisse (swissinfo.ch)
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«La pandémie a accentué la crainte de nombreux immigrants en Suisse de perdre leur permis de séjour», avertit Francesca Chukwunyere, une experte en intégration qu’a interviewée ma consœur Patricia Islas.
Francesca Chukwunyere dirige le Centre de compétences en matière de migrations dans le canton de Berne. Elle constate que depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les étrangers, beaucoup de personnes cessent de demander l’aide sociale, par crainte de perdre leur permis de séjour.
Une crainte aujourd’hui alimentée par la crise sanitaire: «Ils sont doublement, voire triplement, touchés par la pandémie. Ils sont les premiers à être licenciés ou ceux dont le temps de travail est considérablement réduit. Il s’agit par exemple de la mère célibataire qui travaille comme caissière avec un salaire horaire ou le maçon avec un faible salaire.»
Raison pour laquelle la travailleuse sociale demande de «suspendre les procédures relatives au droit de séjour dans lesquelles l’aide sociale joue un rôle. Et cela jusqu’à ce que la crise provoquée par la pandémie soit terminée.»
- L’interview de Francesca Chukwunyere: «La peur de devoir quitter la Suisse se fait plus forte»
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