Aujourd’hui en Suisse
Chers abonnés,
La catastrophe industrielle qui a frappé Beyrouth menace de couler un Liban déjà mité par tant de crises et d’incurie gouvernementale. La Suisse et son emblématique CICR s’engagent avec tant d’autres pour secourir le pays du Cèdre. Mais les Libanais excédés sont nombreux à dire que l'aide internationale ne doit pas passer, sans autre, par leur gouvernement définitivement discrédité par la déflagration de mardi.
Puissions-nous les entendre!
Après l’explosion qui a soufflé le cœur de Beyrouth, tuant, blessant ou jetant à la rue nombre de ses habitants, de nombreux pays, dont la Suisse, proposent leur aide.
«J’ai senti la terre trembler et la déflagration est venue, gigantesque; ma seule réaction a été d’aller me réfugier dans les couloirs de l’appartement, comme on le faisait du temps de la guerre», raconte Hala, une femme d’une cinquantaine d’années, qui réside en bas du quartier d’Achrafieh, dans l’est de Beyrouth. Un témoignage que rapporte le quotidien Le Temps.
C’est dans ce même quartier aux abords de la zone portuaire explosée que se trouvent les locaux fortement endommagés de l’ambassade suisse. Légèrement blessée par la déflagration, l’ambassadrice Monika Schmutz Kirgöz témoigne de la violence de ce qui apparait être une catastrophe industrielle. «Au moment de l’explosion, j’étais dans mon bureau à l’ambassade. L’onde de choc m’a atteinte de plein fouet et j’ai été littéralement projetée à travers la pièce», dit la diplomate dans une interview publiée par le Département fédéral des affaires étrangères.
Berne a envoyé jeudi matin une équipe d’experts auprès de l’ambassade suisse. «Nous sommes en contact avec les autorités locales et examinons dans quelle mesure la Suisse peut apporter une aide concrète au Liban», précise l’ambassadrice.
Comme après chaque calamité qui leur tombe sur la tête, les Libanais s’activent et s’entraident, n’attendant rien de leur gouvernement. Sans être dupes de la résilience qu’on leur prête. «Alors, définitivement, non à cette létale résilience dont nos caciques font leur miel, comptant sur notre capacité à nous redresser, bons pour le service, chaque fois que leur traîtrise, leur bêtise et leur aventurisme nous conduisent dans le mur», tonne Fifi Abou Dib, chroniqueuse au quotidien libanais L’Orient-le-Jour.
Leur colère sera cette fois difficile à étouffer. Et c’est aux habitants et aux structures qu’ils sont en train de mettre en place que l’aide internationale devrait être directement fournie, pour qu’ils ne soient pas une fois de plus trahis par leur classe dirigeante.
- «La déflagration est venue, gigantesqueLien externe» (Le Temps/abonnés)
- L’interview de l’ambassadriceLien externe Monika Schmutz Kirgöz (DFAE)
- La chroniqueLien externe de Fifi Abou Dib (L’Orient-le-Jour)
- L’envoi d’une équipe d’expertsLien externe suisses au Liban (RTS)
- La mobilisation du CICRLien externe (RTS)
- L’interview que l’ambassadrice Monika Schmutz avait accordée à swissinfo.ch en 2018
«Les Helvètes risqueront-ils un Swixit en limitant l’immigration?», s’interroge ma consœur Katy Romy à propos de l’initiative «pour une immigration modérée» en votation le 27 septembre prochain.
Swixit? L’expression peut surprendre, la Suisse n’étant pas membre de l’Union européenne. Mais elle dit bien la rupture que provoquerait l’acceptation de l’initiative portée par le parti souverainiste qu’est l’UDC, une formation partageant la défiance à l’égard de l’UE qui a motivé les partisans du Brexit.
De fait, la rupture de la Suisse avec Bruxelles risquerait bien d’être aussi compliquée que celle qui a cours au Royaume-Uni, puisqu’un OUI majoritaire le 27 septembre prochain menace l’ensemble des accords bilatéraux entre Berne et Bruxelles.
Dans une tribune que nous publions, la parlementaire UDC Céline Amaudruz ne craint aucunement «l’Apocalypse annoncée en cas d’acceptation» rappelant que ces craintes étaient également brandies en 1992 lorsqu’une majorité des Suisses a refusé d’entrer dans l’Espace Economique Européen. L’économie du pays ne s’est pas effondrée, en effet. Elle a même prospéré grâce aux accords bilatéraux avec Bruxelles que l’initiative de l’UDC menace de réduire à néant.
Quel que soit le résultat du vote, le Conseil fédéral ne pourra plus jouer les prolongations pour définir et négocier le cadre des relations avec l’Union européenne. Des relations que l’UDC a le mérite de questionner sans faux-semblant.
- L’article de Katy Romy (swissinfo.ch)
- Le point de vue de Céline Amaudruz (swissinfo.ch)
- Notre focus consacré à cet objet de votation
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Coronavirus oblige, l’édition 2020 du Festival du film de Locarno se déroule en mode hybride, présentiel et virtuel.
Ouvert mercredi soir, le festival met l’accent sur l’aide à l’industrie cinématographique et sur la relève du cinéma de Suisse romande, souligne la RTS: Locarno 2020 propose pendant onze jours près de 120 films dans six sections, sous la devise «1 web et 3 salles de cinéma». Le festival a pour objectif d’aider les créateurs en difficulté, mais aussi les exploitants et les distributeurs. Le cinéma étant l’un des secteurs plombés par les mesures sanitaires qu’impose la lutte contre la pandémie toujours active.
Une seule compétition officielle est maintenue, celle des Léopards de demain (Pardi di domani). Parmi eux une dizaine de projets suisses dont cinq romands, précise encore la RTS.
- Locarno, sans Piazza GrandeLien externe (RTS)
- L’ouverture du Festival du film de Locarno suivie sur Youtube (ATS sur swissinfo.ch)
- La diffusion webLien externe de Locarno
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Coronavirus: la situation en Suisse (swissinfo.ch)
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