Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, lecteurs de Suisse et du monde,

C’est Marc-André, dans la moiteur quasi tropicale de Berne. À cinq semaines des votations, un premier sondage livre son pronostic: l’initiative de l’UDC contre la libre circulation a du plomb dans l’aile, alors que le vent est favorable aux nouveaux avions de combat.

Également au menu: le décès d’Helmut Hubacher, figure historique du socialisme suisse, les très juteuses affaires des négociants en produits pétroliers en temps de pandémie et la sortie romande du premier long métrage de fiction sur l’enfer du Platzspitz, un film bouleversant.

Excellente lecture, 

Keystone / Walter Bieri

Un non et un oui – c’est ce qui sortirait des urnes pour les deux premiers objets si les votations du 27 septembre avaient en lieu en août. Tel est le résultat du sondage pré-électoral de gfs.bern, pour le compte de la SSR.

L’initiative dite de limitation de l’UDC (contre la libre-circulation) réunit 61% de «contre» et «plutôt contre». L’achat des nouveaux avions de combat convainc par contre 56% des électeurs. Dans les deux cas,  la part des indécis est très faible (respectivement 4 et 3%).

Le peuple suivrait donc les recommandations du Conseil fédéral et de la majorité du Parlement. Le sondage a été réalisé par téléphone et en ligne sur près de 30’000 citoyennes et citoyens, entre le 3 et le 17 août.

• L’article de mon collègue Christian Raaflaub
• Point fort initiative de limitation
• Point fort avions de combat

Keystone / Peter Schneider

Une figure historique du socialisme suisse disparaît: Helmut Hubacher est décédé mercredi à l’âge de 94 ans. Connu pour ses coups de gueule, l’homme à l’origine du service civil en Suisse avait présidé le PS de 1975 à 1990 et siégé 34 ans à Berne.

Cheminot, secrétaire syndical, journaliste, chroniqueur et écrivain, il est notamment un des pères du virage écologique du PS suisse. La famille socialiste salue aujourd’hui «un critique passionné, qui s’enflammait pour ses idéaux et n’évitait aucune confrontation».

Réélu 9 fois au Conseil national, il avait toutefois échoué deux fois au seuil de la magistrature suprême. En 1972 et 1976, la majorité bourgeoise du Parlement avait refusé d’élire au Conseil fédéral ce social-démocrate clairement marqué à gauche.

• L’articleLien externe de RTS Info
• Le 1^er Mai au fil du temps – galerie photo sur l’histoire du mouvement ouvrier en Suisse (swissinfo.ch)

Keystone / Tannen Maury

La pandémie serait en train de mettre l’économie mondiale à genoux. Peut-être, mais ce n’est pas vrai pour tout le monde. Les marchands de produits pétroliers – souvent suisses – s’en sortent très bien. Le paradoxe n’est qu’apparent: les prix à la baisse permettent d’acheter à bas prix, de stocker et de revendre plus cher quand la machine redémarre.

Mercuria, Trafigura, Vitol, Gunvor, ces entreprises toutes installées à Genève annoncent des centaines de millions de bénéfices au premier semestre 2020. Ce printemps, la production de brut a été spectaculaire, alors que la demande était quasi nulle. Les négociants ont signé des contrats «d’arbitrage», achetant du pétrole à tour de bras et fixant un prix de revente, plus élevé, quelques mois plus tard.

Et la morale dans tout ça? Hors sujet. Ici, on parle de business. «Notre connaissance du marché nous a permis d’agir de manière efficiente et efficace. Cette compréhension supérieure, combinée à nos infrastructures et à notre capacité de gestion de la chaîne d’approvisionnement, a été essentielle pour équilibrer le marché pétrolier en ces temps sans précédent», a expliqué au Financial Times le directeur financier de Trafigura.

• L’articleLien externe du quotidien Le Temps (abonnement)
• «Le secteur suisse des matières premières résiste aux turbulences du coronavirus» – l’article d’avril dernier de ma collègue Dominique Soguel-dit-Picard
• De nos archives: «Comment les négociants agissent dans les pays à risques», sur les effets collatéraux du scandale Petrobras (swissinfo.ch – décembre 2018)

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En Suisse alémanique, le film a cartonné, malgré la crise sanitaire, battant quatre blockbusters hollywoodiens. Six mois après, «Les enfants du Platzspitz» sort sur les écrans romands. Il retrace une période sombre des années 90, qui a beaucoup marqué la conscience collective helvétique: celle de la plus grande scène ouverte de la drogue au monde.

Tiré d’un récit autobiographique, l’histoire est celle d’une fillette de 11 ans qui a dû «jouer les mamans» pour sa mère toxicomane. Saluées par la critique, l’interprétation des deux actrices principales et la reconstitution quasi documentaire d’un enfer au cœur de Zurich sonnent très juste.

S’il est souvent dur, le film de Pierre Monnard n’en reste pas moins porteur d’espoir. Le monde impitoyable des junkies y est vu à travers les yeux d’une enfant, dont on ne peut qu’admirer la force et la résilience.

• En janvier, ma collègue Marie Vuilleumier avait vu le film lors de sa présentation au Festival de Soleure. Sa critique était enthousiaste
• L’articleLien externe et les vidéos de RTS Info pour la sortie en Romandie