Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses du monde,
C’est le résultat le plus redouté qui se dessine aux États-Unis: l’issue de l’élection présidentielle est indécise, Donald Trump revendique la victoire et Joe Biden appelle à la patience. Nous vous rapportons la réaction du célèbre dessinateur de presse suisse Patrick Chappatte, qui suit l’évolution de la situation et la qualifie «d’effarante».
Autre sujet inévitable, la pandémie de coronavirus qui continue de prendre de l’ampleur en Suisse. Les cantons gardent toutefois la main dans la gestion de la lutte contre le coronavirus. La stratégie se révélera-t-elle payante? L’avenir nous le dira.
Bonne lecture,
Les années Trump n’étaient finalement pas un accident, commente le dessinateur de presse suisse Patrick Chappatte, qui suit les élections américaines. Si les résultats ne sont pas encore connus, la déferlante bleue attendue par les démocrates n’est pas arrivée.
«La seule manière de clarifier les choses aurait été un vote décisif, dynamique et très, très net en faveur de Joe Biden: ce n’est pas le cas», déplore Patrick Chappatte, interviewé par Keystone-ATS. Le dessinateur craint désormais «le désordre» que pourrait créer la situation «avec Trump qui se déclare déjà vainqueur».
Joe Biden n’est peut-être qu’«un mirage, une pub vintage», analyse le caricaturiste. À ses yeux, le candidat démocrate a essayé d’incarner «le fairplay, la bienséance politique, où un camp laisse la place à l’autre», mais l’image s’effrite.
Une société américaine encore plus divisée qu’avant pourrait être la conséquence de ce scrutin. «On sera de moins en moins sur un terrain commun. Or c’est le seul moyen d’avoir des conversations, y compris à travers la satire politique», estime Patrick Chappatte.
- La réaction de Patrick Chappatte, recueillie par Keystone-ATS
- Le suiviLien externe des élections par la Radio Télévision Suisse
- L’article de ma collègue Tara Giroud sur les prédictions des chercheurs suisses
Sur le front de la lutte contre le coronavirus, la Confédération s’en remet aux cantons pour garantir qu’il y ait suffisamment de lits dans les hôpitaux. Alors que la barre des 10’000 nouveaux cas en 24 heures a été dépassée, le gouvernement n’a pas annoncé de mesures supplémentaires ce mercredi.
«Une solidarité intercantonale doit fonctionner», a souligné cet après-midi le ministre de la Santé Alain Berset. Il estime que les cantons ne jouent pas tous le jeu. «Certains refusent des patients qui viennent d’autres cantons surchargés», a-t-il déploré. Le conseiller fédéral leur a ainsi rappelé leurs obligations au travers un courrier.
Si la hausse des cas n’est pas freinée, les limites des capacités hospitalières seront atteintes, a prévenu le ministre de la Santé. Actuellement, 600 patients sont aux soins intensifs dans toute la Suisse, dont la moitié à cause du coronavirus. Quelque 300 places sont encore libres, a indiqué le conseiller fédéral.
Très timide lueur d’espoir: le doublement des cas s’est espacé. Il se produit tous les 10 jours et non plus toutes les semaines. Il est toutefois encore trop tôt pour dire s’il y a un retournement de situation.
- Notre suivi de l’évolution de la pandémie
- L’article de ma collègue Pauline Turuban sur les mesures prises en Suisse
- Notre traduction en français de l’article du Financial Times sur cette nouvelle variante du coronavirus présente en Europe
La crise sanitaire n’éclipse toutefois pas la crise climatique. L’une des conséquences du réchauffement de la planète: la fonte du permafrost, ce sol perpétuellement gelé. La Suisse est avant-gardiste dans l’étude de ce phénomène.
«Au cours des vingt dernières années, la température du permafrost a augmenté presque partout dans les Alpes suisses», explique Jeannette Noetzli, responsable de PERMOS, le réseau de surveillance du permafrost en Suisse. Créé en 2000, c’est le premier réseau national d’étude de l’évolution du permafrost.
Chutes de pierre et glissements de terrain pourraient devenir plus fréquents avec le dégel du permafrost. La stabilité des versants se trouve compromise, car l’effet «collant» est perdu. Le phénomène représente un problème potentiel pour les bâtiments et structures construits en haute montagne (téléphériques, refuges ou chemins de fer).
Et si une nouvelle pandémie émergeait des glaces? Avec la fonte des sols, d’antiques micro-organismes emprisonnés dans la glace pourraient se libérer dans l’air et se réactiver, infectant les humains et les animaux.
Plus
Le risque de radicalisation islamiste existe en Suisse. L’arrestation de deux Suisses à Winterthour pour leurs liens présumés avec l’attentat de Vienne le rappelle.
Après l’effroi de l’attaque de Vienne, qui a fait quatre morts et 22 blessés, place à l’enquête. L’identité de l’auteur de l’attentat, abattu par la police, est désormais connue: il s’agit d’un jeune homme de 20 ans originaire de Macédoine du Nord possédant aussi la nationalité autrichienne.
Les deux hommes arrêtés en Suisse étaient connus par les autorités fédérales, dans le cadre de procédures pour terrorisme menées par le Ministère public de la Confédération. Âgés de 18 et 24 ans, ils connaissaient l’auteur de l’attaque en Autriche, mais l’enquête doit encore déterminer quelle était la nature de leurs contacts.
En Suisse, la scène islamiste est hétérogène et peu organisée, selon la procureure fédérale Juliette Noto, interviewée par la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). «La scène romande est toutefois mieux connectée avec l’étranger. Il existe un lien étroit avec des réseaux en France et en Belgique», dit la magistrate.
- L’interviewLien externe de Juliette Noto dans la NZZ (en allemand)
- L’articleLien externe de la RTS sur le même sujet
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