Aujourd’hui en Suisse

Bonjour chers abonnés,

C’est Pauline qui vous écrit de Berne, où la neige a commencé à recouvrir les toits. Avec l’approbation du vaccin Moderna, deux produits sont désormais autorisés en Suisse pour vacciner la population. Les autorités helvétiques misent beaucoup sur ce vaccin «made in Switzerland» et les Bourses sont elles aussi euphoriques.

Dans cette newsletter je vous parle également de filiales bancaires menacées de disparition, et d’une mobilisation antagoniste contre la loi sur le CO2.

Excellente lecture,

Le vaccin de Moderna a été approuvé par Swissmedic le 12 janvier 2021. 2021 Christopher Dolan

Et de deux! L’autorité suisse de régulation des médicaments Swissmedic a annoncé ce mardi avoir autorisé le vaccin développé par Moderna. Il s’agit du deuxième vaccin à recevoir le feu vert dans le pays, trois semaines après celui de Pfizer/BioNTech.

Deux cent mille doses vont être disponibles d’ici demain. L’arrivée du vaccin Moderna était très attendue pour donner un vrai coup d’accélérateur à la campagne de vaccination, qui se déroulait jusqu’alors au compte-gouttes.

L’entreprise pharmaceutique suisse Lonza fabrique le principe actif du vaccin Moderna, pour tous les marchés hors États-Unis. Lonza prévoit de produire jusqu’à 400 millions de doses du vaccin par an dans son usine implantée à Viège, en Valais.

C’est auprès de Moderna que la Suisse a commandé le plus de doses: 7,5 millions à ce stade, auxquelles s’ajoutent 3 millions de doses du vaccin Pfizer/BioNTech, et plus de 5 millions de doses auprès d’AstraZeneca -dont le vaccin n’a pas encore été validé.

Et on a appris ce matin sur la RTS que, depuis l’apparition de vaccins contre la Covid-19, les porteurs de la parole scientifique sont, encore plus fréquemment qu’avant, la cible d’insultes et de menaces. Cette animosité traduirait les difficultés de certains à gérer la crise.

• Le vaccin de Moderna autorisé en Suisse: tout ce qu’il faut savoir sur le deuxième vaccin Covid-19 – l’article de Heidi.newsLien externe
• Qui se cache derrière le succès de Moderna? – le sujet de l’émission Mise au Point de la RTSLien externe
• Covid-19: Pourquoi la vaccination à grande échelle n’est pas pour demain – notre article sur les grands défis logistiques à venir
• Des spécialistes de la Covid-19 sont devenus la cible d’insultes et de menaces – le sujet de RTSinfo.chLien externe

Le Swiss Performance Index a presque retrouvé son plus haut niveau atteint en 2020. Keystone / Ennio Leanza

Les marchés financiers, eux, semblent en tout cas avoir déjà surmonté la pandémie. Depuis sa forte chute en mars, la Bourse suisse a rebondi et renoue depuis fin décembre avec son niveau d’il y a un an.

Les investisseurs anticipent depuis plusieurs semaines déjà que 2021 sera l’année de la reprise. Grâce, en particulier, à l’arrivée de ces si précieux vaccins. L’action Lonza, d’ailleurs, a connu l’une des plus fortes progressions du SMI sur un an. Étonnant, non?

Mais on le sait, la crise a affecté les différents secteurs de l’économie de manière très inégale, et l’industrie horlogère fait partie de ceux qui ont payé le prix fort. Ses perspectives pour cette année ne sont pas encore dégagées, même si 2021 s’annonce meilleure que 2020.

Mon collègue Samuel Jaberg analyse les défis majeurs que devra relever la branche pour ne pas sombrer durablement dans la dépression. Il s’agira, entre autres, de reconquérir le cœur des consommateurs occidentaux et de la jeune génération.

• Les marchés financiers ont déjà surmonté la pandémie
• Cinq réglages pour remettre l’horlogerie suisse à l’heure
• Coronavirus: la situation en Suisse – notre suivi de la pandémie mis à jour

UBS a annoncé la suppression d’une quarantaine de ses filiales en Suisse. Keystone / Alessandro Della Bella

UBS va supprimer 44 succursales en Suisse d’ici la fin mars, soit plus d’un sixième de ses antennes. Le directeur général d’UBS Suisse, Axel Lehmann, l’a fait savoir dans une interview publiée ce mardi par la NZZ.

La mesure concerne 150 collaborateurs mais il n’est pas question pour l’heure de suppressions d’emplois.

Ce qui est en jeu ici, c’est un changement profond des habitudes de la clientèle. Axel Lehmann indique qu’«à l’image d’une épicerie de village, il n’est pas possible de continuer à l’exploiter alors que les clients accomplissent leurs achats en ligne ou se rendent dans de plus grandes filiales».

L’an dernier, UBS avait déjà fermé 28 unités. Et le phénomène s’est encore accéléré du fait de la pandémie de coronavirus, qui a donné un élan supplémentaire à la digitalisation.

• UBS va supprimer 44 de ses 240 succursales en Suisse d’ici la fin mars – l’article de RTSinfo.chLien externe
• L’interview d’Axel Lehmann dans la NZZLien externe (en allemand, réservé aux abonnés)
• La Covid-19 accélère la disparition des succursales bancaires – un article de mon collègue Mischa Stünzi qui évoquait le phénomène en septembre

Le dépôt des signatures contre la loi sur le CO2, le 12 janvier 2021 à Berne. Keystone / Peter Schneider

Plus de 117’000 signatures ont été déposées ce mardi contre la nouvelle loi sur le CO2. C’est plus du double des paraphes nécessaires pour que le peuple puisse se prononcer par référendum sur cet objet.

Le texte avait été finalisé en septembre par les Chambres fédérales. Il introduit plusieurs taxes et mesures pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990. Mais il a donné lieu à une alliance droite-gauche quelque peu contre-nature.

Les milieux économiques ont déposé plus de 110’000 paraphes contre le projet. Ils estiment que cette loi est «coûteuse, inefficace, bureaucratique et étatisante» – selon les termes du coordinateur du comité Patrick Eperon.

Il faut y ajouter 7000 signatures déposées par les activistes de la Grève du climat. Une partie du mouvement, qui est divisé sur la question, trouve au contraire que le texte ne va pas assez loin, fait trop de compromis, et entérine un système jugé problématique.

• Double mobilisation contre la loi sur le CO2 – l’article du TempsLien externe
• Les explications dans le 12h45 de la RTSLien externe
• Géraldine Pflieger: «La Suisse est de plus en plus crédible dans son action climatique»

SWI swissinfo.ch vous propose de participer à une visio-discussion sur le thème: «Coronavirus: quelles conséquences pour les Suisses de l’étranger?»

INVITATION

La crise du coronavirus a mis le monde sens dessus dessous. Et pour les Suisses résidant à l’étranger, elle a certainement eu des retombées plus pénibles encore.

Vous avez peut-être été dans l’impossibilité de voyager et de retrouver vos proches dans des moments difficiles? Ou avez été bloqué en Suisse sans pouvoir retourner dans votre patrie d’adoption? Vous avez monté votre entreprise à l’étranger et vous vous retrouvez en difficulté? Ou songez même à revenir? Et qu’en est-il de la vaccination?

SWI swissinfo.ch aimerait discuter AVEC VOUS de ces questions et plus encore! Laurent Perriard, Directeur suppléant de la Direction consulaire au DFAE, interviendra en tant qu’expert.

Rejoignez-nous le lundi 25 janvier 2021 entre 13h00 et 13h45 (CET). Pour vous inscrire, c’est par ICILien externe. 😊

Vous pouvez dès à présent nous poser vos questions par e-mail en écrivant à [e-mail].