Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
Le 13 juin prochain, vous voterez sur pas moins de cinq (!) sujets, dont celui que je vous présente aujourd’hui.
Il sera aussi pas mal question de politique: nationale, européenne et climatique.
Bonne lecture!
Un groupe de citoyens a lancé un référendum contre la loi Covid-19. Le peuple suisse votera le 13 juin pour décider de mettre – ou pas – son veto à cette base légale approuvée par le Parlement en septembre dernier.
La préoccupation principale des partisans du référendum contre la loi Covid-19 concerne le rôle prépondérant du Conseil fédéral dans le système fédéraliste et de démocratie directe du pays. Cette loi, adoptée par le Parlement en septembre 2020, est limitée dans le temps jusqu’à fin 2021.
Elle prévoit notamment l’attribution des soutiens financiers aux entreprises et particuliers. Elle touche aussi les dépenses de santé, la protection du travail, l’asile, la fermeture des frontières, la culture, le sport ainsi que les droits des citoyens et des médias.
Les opposants affirment que la loi est superflue, car la plupart des mesures peuvent être appliquées sans donner de pouvoirs spéciaux au gouvernement. Ils craignent également qu’elle ne crée un précédent pour l’avenir. Pour les partisans, la base légale est conforme à la clause de la Loi fédérale sur les épidémies qui stipule que les mesures d’urgence prises par le gouvernement doivent être soumises au Parlement dans les six mois.
La Suisse sera le premier pays au monde à soumettre une législation sur le coronavirus au vote du peuple.
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Ce mardi, la fondation Solar Impulse de Bertrand Piccard présente 1000 solutions rentables pour le climat. Il espère ainsi pouvoir lutter contre les changements climatiques de manière plus inclusive et efficace.
«Il faut fédérer tous les acteurs. On ne peut pas simplement partir tout seul et se dire que les autres vont suivre. Il faut les motiver», déclare l’explorateur suisse Bertrand Piccard au micro de La Matinale de RTS.
Après quatre années de travail, sa fondation Solar Impulse a labellisé des solutions qui protègent l’environnement tout en étant rentables financièrement. Elles concernent principalement les secteurs de la consommation d’eau ou d’énergie, la construction, la mobilité ou l’agriculture.
Outre les solutions concrètes développées, Bertrand Piccard relève le changement de paradigme: «On m’avait dit que c’était impossible de prouver que l’écologie et l’économie pouvaient se réconcilier, mais on l’a fait.» Avec le label Solar Impulse, il espère créer un cercle vertueux de solutions qui profitent aussi bien au producteur qu’au consommateur.
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L’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) est le plus grand parti de Suisse. S’il convainc toujours outre Sarine, il est en perte de vitesse en Romandie. Ses principaux représentants francophones appellent au changement.
Les récentes élections communales dans les cantons de Fribourg et de Vaud ont été marquées par un net recul de l’UDC. Le parti a perdu une vingtaine de sièges dans les grandes communes du premier, et 61 mandats dans le second.
Selon le député UDC Jean-Pierre Grin, les thèmes de l’asile et de l’accord-cadre avec l’UE, les deux principaux chevaux de bataille du parti, ne font plus recette. «Il y a deux choses dont on doit vraiment se préoccuper: le climat, mais sans courir derrière les Verts, et les retraites», indique le Vaudois dans La Matinale de RTS La 1ère.
Le fond n’est pas le seul à être remis en question par certains élus, la forme aussi. Le député Pierre-André Page se montre critique à cet égard: «On ne doit pas simplement critiquer ce qui se fait, mais aussi amener des solutions».
Le spectre des élections fédérales de 2023 fait bouger les lignes du parti conservateur. La montée en force des Verts et des socialistes depuis 2019 fait se multiplier les appels à une grande alliance du camp bourgeois.
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Parmi les opposants les plus féroces à l’accord institutionnel Suisse-UE se trouvent de nombreuses personnes multimillionnaires. Ce front rappelle celui des fervents soutiens au Brexit outre-Manche. Mais pourquoi les cerveaux anti-UE sont-ils à ce point liés au secteur de la finance?
Pour Janos Ammann, analyste politique, ces entrepreneurs rêvent «d’une économie dérégulée semblable à celle de Singapour». Il considère qu’une participation accrue de la Suisse à l’Union européenne irait à l’encontre des intérêts de la haute finance, car «dans le cadre de l’UE, les États peuvent prendre des décisions beaucoup plus efficaces contre les intérêts du capital».
Mais il faut nuancer, car il ne s’agit finalement que d’un petit nombre d’acteurs financiers. Les grands instituts financiers se sont depuis longtemps accommodés de la situation, et l’Association suisse des banquiers soutient l’accord-cadre.
De même que lors de la campagne du Brexit en Grande-Bretagne, les entreprises suisses mettent leurs intérêts dans la balance. Et celle-ci ne penche pas du même côté d’une branche à l’autre. Selon les spécialistes, il faut en outre s’attendre à davantage de régulation dans le secteur financier à l’avenir, notamment en raison de la crise financière.
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