Aujourd’hui en Suisse

Bonjour amies lectrices et amis lecteurs,

C’est Marc-André à Fribourg, où le début d’été est toujours aussi pourri, ce qui ne pousse guère aux loisirs de plein air. Et ça tombe bien, puisqu’on vous parle de télétravail aujourd’hui. La tendance survivra-t-elle à la pandémie? Et qui en sont les gagnants et les perdants? Pour l’heure, on ne peut avancer que des hypothèses.

À lire également, une plongée dans l’histoire de l’économie suisse, qui montre que le débat entre ouverture à l’Europe et ouverture au monde ne date pas d’hier. Et encore, une action contre les déchets plastiques et un procès à Genève, un de plus, contre un certain Dieudonné.

Bonne lecture.

Keystone / Magali Girardin

Tout un pays (ou presque) en télétravail. Qui aurait imaginé ça il y a seulement 18 mois? La tendance est-elle durable? Ou allons-nous là aussi revenir à la «normale»? Et qui seront les gagnants et les perdants? Il est encore trop tôt pour le dire, mais des tendances se dessinent déjà.

Sans surprise, ce sont les employés de secteurs comme l’informatique, la finance ou l’administration qui ont le plus travaillé depuis la maison. Dans le bâtiment, le commerce de détail ou l’hôtellerie, on voit mal qui – à part certains cadres – peut accomplir sa tâche en restant dans son salon ou dans sa cuisine.

Le télétravail offre plus de flexibilité, mais présente aussi des risques de précarisation. On voit ici le problème pour les gens qui ne disposent pas d’un logement assez grand, mais il y a aussi la tentation que pourraient avoir certains patrons de remplacer une partie de leur personnel par des travailleurs sur appel.

• L’article de ma collègue Marija Miladinovic
• Tout le monde ne peut pas travailler de la maison – galerie photo de l’agence Keystone-ATS
• Le coronavirus fait rêver à plus de démocratie au travail – par mon collègue Mischa Stünzi – 1^er mars 2021
• Coronavirus en Suisse: trois scénarios possibles dans les mois à venirLien externe – RTS Info

Keystone / Str

L’échec de l’accord-cadre avec l’UE est aussi un coup dur pour economiesuisse. L’occasion de se plonger dans l’histoire de la plus ancienne fédération des milieux économiques du pays, tiraillée depuis un siècle et demi entre les marchés européens et ceux du reste du monde.

Depuis le Moyen Âge, les marchands suisses luttent pour se faire une place chez leurs grands voisins européens. Et quand ça ne marche pas, ils vont voir plus loin. Ils comptent donc parmi les pionniers de la globalisation et le libre-échange est pratiquement inscrit dans leurs gènes.

Historienne de l’économie, Andrea Franc vient de publier, pour les 150 ans de la faîtière, un livre sur les entreprises suisses aux 19^e et 20^e siècles. Pour elle, le vote sur l’EEE en 1992 marque un tournant. À l’époque, «la Suisse devait choisir entre l’Europe et le monde, comme elle l’a toujours fait. Et elle a choisi le monde».

• L’article de Béatrice Koncilja-Sartorius
• Accord-cadre: une rupture incompréhensible vue de l’étranger – par Sibilla Bondolfi, Luigi Jorio et votre serviteur – 27 mai 2021
• Point fort – La Suisse joue gros dans ses négociations avec l’UE

© Keystone / Christian Beutler

Mort aux ustensiles en plastique jetables! Alors que plusieurs pays d’Europe s’apprêtent à les interdire, Greepeace lance une campagne pour sensibiliser au problème en Suisse. Avec la pandémie et la vogue des repas à l’emporter, les déchets plastiques ont explosé. L’organisation écologique, avec l’appui de certaines enseignes, veut promouvoir le réutilisable.

«Refill Diet», c’est le nom de la campagne, à laquelle participent 150 partenaires de l’hôtellerie et du commerce de détail, représentant plus de 500 points de vente. Les deux géants (oranges) de la distribution en Suisse sont aussi de la partie et disent vouloir faire de la promotion du recyclable une tendance durable.

• L’articleLien externe des quotidiens Le Courrier / La Liberté (abonnés)
• Comment les Suisses peuvent-ils utiliser tant de plastique et en recycler si peu? – par ma collègue Susan Misicka – mai 2018

Keystone / Laurent Gillieron

Après avoir écopé de trois condamnations vendredi dernier en France, Dieudonné comparaissait aujourd’hui devant le tribunal de police de Genève pour propos négationnistes. Souriant et apparemment détendu, le polémiste nie ces accusations et plaide la liberté d’expression.

Dieudonné est notamment poursuivi pour des propos tenus sur les chambres à gaz en 2019 lors de spectacles à Genève et à Nyon. Dans la peau de l’un de ses personnages, coincé dans un avion en perdition, il avait nié leur existence. À ses yeux, la phrase est à considérer dans le contexte de panique qui s’empare alors de l’avion et du personnage, le poussant à l’excès.

Considérant que «tous les peuples ont souffert», Dieudonné s’oppose à toute «hiérarchie de la souffrance» et estime contribuer au combat antiraciste. «N’avez-vous pas une volonté de cibler particulièrement les Juifs?» lui a demandé le procureur. «Vous avez envie que je sois obsessionnel, or je ne le suis pas. Vous ne pouvez pas imaginer que les Noirs puissent penser par eux-mêmes», a-t-il répondu.

• L’articleLien externe de RTS Info
• Trois condamnations en une journée pour DieudonnéLien externe – RTS Info – 3 juillet 2021
• Jugé à Genève, Dieudonné plaide la liberté d’expressionLien externe – Le Temps (libre accès)