Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
En visite mardi à Bruxelles, Ignazio Cassis espère renouer le dialogue avec l’UE, deux mois après la rupture de l’accord-cadre. Une tâche qui semble ardue.
Tout comme celle d’un groupe d’étudiants de l’EPFZ, qui se sont lancés à la poursuite des microplastiques dans les lacs et rivières grisons.
Bonne lecture!
Mardi, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis se rend à Bruxelles pour un «échange de vues », selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). De l’avis de différents observateurs, il ne faut pas en attendre grand-chose.
Ignazio Cassis va rencontrer le vice-président Josep Borrell et le responsable du budget Johannes Hahn. Cette visite du ministre des Affaires étrangères est la première de ce niveau à Bruxelles depuis la rupture des négociations sur l’accord-cadre.
Si, de l’avis de la plupart des parlementaires suisses, tous bords confondus, cette rencontre est un pas dans la bonne direction, le correspondant du quotidien Le Temps au Palais fédéral est plus dubitatif. L’un de ses interlocuteurs européens lui a en effet dit: «Le Conseil fédéral a entaché sa crédibilité à Bruxelles et il faudra du temps pour relancer la relation».
Les attentes sont nombreuses concernant les dossiers brûlants comme celui de la recherche. Car, depuis la rupture de l’accord-cadre, l’UE a relégué la Suisse au rang d’état tiers dans sa participation au prochain programme de recherche Horizon Europe. Les chercheurs suisses sont désormais privés de bourses européennes et de la coordination des projets européens. «On ne peut pas rester longtemps dans un tel climat d’incertitude», s’inquiète quant à lui Michel Matter (Vert’libéraux/GE).
- Ignazio Cassis veut «créer un dialogue politiqueLien externe avec l’UE» (RTS)
- La visite d’Ignazio Cassis à BruxellesLien externe pour limiter la casse (Le Temps – abonnement)
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La Suisse fait les yeux douxLien externe à l’UE (Blick)
Dans les Grisons, des étudiants de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) collectent des échantillons d’eau à la recherche de microplastiques.
Grâce à des systèmes de filets faits d’aluminium placés dans onze cours d’eau et lacs de haute-Engadine, des étudiants de l’EPFZ analysent chaque jour les sédiments et autres matériaux charriés par le courant dans le cadre d’un projet de recherche sur les microplastiques.
C’est la première fois qu’une étude de cette portée sur les microplastiques est menée sur une aussi longue période dans les Alpes suisses. «Il est important d’accomplir cette étude en Suisse pour bien montrer que ce problème n’est pas limité aux mers uniquement», dit Roman Lehner, le superviseur des travaux.
Si le projet a vu le jour, c’est grâce à l’intime conviction d’Anna Sidonia Marugg, dont le travail de diplôme au gymnase a été auréolé en 2020 du Prix Science et Jeunesse. Ses recherches ont permis d’identifier au total 22 types de plastique différents dans les lacs et rivières de cette région.
- Des étudiants chassent les microplastiques dans les Alpes
- Le long de la rivière la plus naturelle de Suisse
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Transformer le plastique des océans en électricité
Depuis plusieurs années, un complexe minier perdu dans les Andes péruviennes et appartenant à la société Glencore est accusé de causer des problèmes sanitaires aux communautés indigènes de la région. De nouveaux rapports viennent étayer les faits.
Les relations entre la communauté et l’exploitation minière de Glencore étaient déjà tendues avant la pandémie. Lorsque le géant minier basé en Suisse a planifié une extension de sa mine de Tintaya-Antapaccay, les villageois indigènes se sont rebellés et ont affirmé que le manque d’eau potable et la contamination aux métaux lourds avaient entraîné des décès et des fausses couches dans leurs troupeaux de bétail, et rendu des personnes gravement malades.
En mai, une étude publiée par Amnesty International a révélé que les niveaux de métaux et de substances toxiques relevés chez les êtres humains et dans l’eau présentaient des risques sanitaires pour la population. Environ au même moment que la publication de l’enquête d’Amnesty, une autre étude menée par le ministère de la Santé, qui a contrôlé l’eau dans 13 communautés proches de la mine, est arrivée à des conclusions similaires.
Par le passé, Glencore a argué que les traces de métaux trouvées dans l’eau et lors de tests sur les animaux étaient normales dans un environnement riche en minéraux. L’entreprise n’a pas répondu directement à nos questions sur le dernier rapport publié par Amnesty, qui établit un lien entre l’activité minière et les niveaux de déchets toxiques dans les réserves d’eau. Elle a toutefois ajouté avoir investi dans un système d’irrigation pour la production agricole, et dans une infrastructure hydraulique pour collecter l’eau de pluie du barrage.
- Notre enquête sur la contamination aux métaux lourds autour de la mine de Glencore
- Vivre dans l’ombre de la mine de Glencore
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Les multinationales suisses, des poids lourds mondiaux actifs dans les secteurs à risque
La Suisse alémanique dispose de sept banques de lait maternel. La Suisse romande n’en a aucune. Une réalité que le Grand Conseil genevois souhaite changer.
Celui-ci demande au gouvernement genevois de travailler de concert avec le canton de Vaud, les Hôpitaux universitaires de Genève et le Centre hospitalier universitaire vaudois pour mettre en place un lactarium, c’est-à-dire une banque de lait maternel.
Privées de cette infrastructure, les femmes romandes s’organisent entre elles via les réseaux sociaux. Le lait qu’elles s’échangent est parfois gratuit, parfois payant – avec des tarifs qui peuvent s’avérer très élevés. Mais les conditions dans lesquelles il est prélevé et conservé ne sont en tout cas jamais contrôlées.
Le but de ce lactarium serait donc d’officialiser la pratique, dont la collecte reviendrait en premier lieu aux grands prématurés, que les mères ne peuvent souvent pas allaiter. La banque collectera le surplus de lait de mères volontaires. Il devrait voir le jour en 2022.
- L’article de la RTSLien externe
- Allaiter ou ne pas allaiter? Les femmes suisses sous pression
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Mythes et réalité de l’allaitement en Suisse
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Nestlé balaie les critiques sur le lait infantile
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