Aujourd’hui en Suisse
Bonjour la Suisse et le monde,
Le bilan du gâchis occidental en Afghanistan est vertigineux: 20 ans de présence militaire, 38 pays engagés, près de 3000 soldats tués, en plus des dizaines de milliers d’Afghans, civils et militaires, des centaines de milliards de dollars déversés dans un gouffre sans fond. Tout cela pour arriver à cette terrible question: et si les stratèges de Washington, de Berlin, de Paris ou de Londres n’avaient rien compris à cet immense pays de montagnes, dont les peuples se déchirent souvent entre eux mais ne se laissent jamais soumettre par l’étranger?
À ce titre, le témoignage que nous vous proposons aujourd’hui est éclairant. Sans prétendre à l’omniscience historique ou géopolitique, une femme afghane devenue suisse nous rappelle simplement quelques vérités sur la terre qui l’a vue naître.
Nous parlerons aussi de la santé retrouvée de l’économie suisse et de la cathédrale de Lausanne qui accuse l’outrage des ans, mais qui entre parallèlement dans l’ère moderne, puisque son fameux guet est désormais une guette.
Excellente lecture, et bon week-end,
Le taliban 2.0 est-il différent de ses pères d’il y a 20 ans? À cette question inquiétante, une immigrée afghane devenue suisse apporte une réponse nuancée. Professionnelle de la coopération au développement et des relations internationales, A. W.* nous rappelle à quel point nous, occidentaux, connaissons mal son pays d’origine.
Les talibans font tout pour apparaître fréquentables. Faut-il les croire quand ils disent que tout est pardonné et qu’ils ne se vengeront pas? «Difficile à dire pour l’instant, répond notre interlocutrice. Il faut bien faire la différence entre ce que disent les leaders et ce qui se passe sur le terrain, dans les campagnes. Les talibans ne sont pas organisés comme une véritable armée […] Mais ils ont besoin d’une reconnaissance internationale. Ils vont donc devoir respecter quelques conditions».
Concernant la condition des femmes, A. W. estime que «ce n’est pas le bon moment pour s’occuper des questions de genre». Simplement parce que les gens ont d’abord besoin de sécurité, de nourriture, de logements et de soins. «La population vit dans une telle pauvreté que, pour l’instant, il faut se concentrer sur ses besoins primaires», admet-elle.
Pour l’avenir, notre interlocutrice veut rester optimiste, même si elle prévoit évidemment une période trouble. Mais selon elle, «le changement doit venir du peuple afghan lui-même […] En Afghanistan, le cours de l’histoire a sans cesse été interrompu par les occupations successives. Et on a vu qu’elles n’ont rien amené de positif».
- L’interview de A. W., par ma collègue Émilie Ridard
- L’Afghanistan aux mains des talibansLien externe – le suivi en continu de RTS Info
- Quelle menace représente le groupe État islamique en Afghanistan?Lien externe – après le double attentat à l’aéroport de Kaboul, l’éclairage de RTS Info
* Note: le nom de la personne interviewée a été anonymisé le 15 octobre 2025 à sa demande.
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Les experts attendaient 4, 6, voire 8%. Mais la chute du PIB suisse n’aura été au final «que» de 2,4% l’an dernier. L’économie a donc bien résisté à la pandémie et au semi-confinement. C’est ce que laissent voir les premières estimations de l’Office fédéral de la statistique, où l’on remarque que les banques s’en sortent particulièrement bien, notamment grâce aux prêts-relais garantis par la Confédération.
Ces prêts ont permis de maintenir plus ou moins à flot les secteurs sinistrés, comme l’hôtellerie-restauration (-42%), les transports (-20%) ou les loisirs (-26%). Ils ont également favorisé la forte reprise observée depuis la levée des restrictions sanitaires. Ici, le chômage partiel a aussi joué un grand rôle, permettant aux entreprises de conserver leurs employés et de rebondir rapidement.
Tout cela attise un certain optimisme de la part des experts, qui tablent sur une croissance retrouvée cette année, mais un peu ralentie pour 2022. Toutefois, l’incertitude demeure quant à l’évolution de la pandémie. Même si de nouvelles fermetures généralisées semblent peu probables, certaines mesures décrétées à l’étranger pourraient affecter les chaînes d’approvisionnement et les exportations.
- L’économie suisse moins affectée par la pandémie qu’attenduLien externe – Le Temps (abonnés)
- Le suivi de la pandémieLien externe – RTS Info
«C’est le guet, il a sonné dix, il a sonné dix!» Les habitants de la vieille ville de Lausanne entendent ce cri depuis le XVe siècle. Sauf que désormais, c’est LA guette qui le pousse du haut de la tour de la cathédrale. Cathédrale dont par ailleurs la molasse s’effrite avec les siècles, les pluies et les vents et pour laquelle des solutions high-tech vont être mises en œuvre.
Cassandre Berdoz, 27 ans, guette auxiliaire, n’est pas exactement la première femme à veiller sur le sommeil des Lausannois. Mais elle est la première à le faire officiellement. Elle a été choisie parmi plus de 100 candidats, dont la majorité était des candidates – signe des temps. Le guet de Lausanne, qui officie toutes les heures entre 22h et 2h du matin, est un des derniers d’Europe. S’il ne sert plus depuis longtemps à signaler les départs d’incendies, les Lausannois restent très attachés à sa présence.
La cathédrale de Lausanne, son entrée monumentale, ses arcs-boutants, sa tour unique, sa rosace… et ses échafaudages. Le monument érigé au XIIIe siècle en bloc de molasse s’effrite comme un château de sable, et nécessite des soins quasi constants. Le Canton de Vaud vient d’annoncer le prochain chantier, qui mettra en œuvre des techniques inédites, notamment des micro-ferblanteries insérées dans la pierre pour corriger les renvois d’eau, diminuant de manière importante le ruissellement sur les façades.
- Le portrait de la nouvelle guette de la cathédraleLien externe – article et vidéo – RTS Info
- La cathédrale de Lausanne résiste mal aux pluies et doit panser ses plaiesLien externe – RTS Info
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