Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
A quelques semaines des prochaines votations, vous ne savez peut-être pas encore comment vous allez voter sur l’initiative dite «99%». Pour vous y aider, nous avons interviewé deux personnalités politiques – l’une pour, l’autre contre.
A vous maintenant de vous faire un avis.
Bonne lecture!
Faut-il taxer les plus riches pour aider les plus pauvres? A cette question, la présidente de la Jeunesse socialiste suisse (JSS) Ronja Jansen répond oui et nous explique quels seraient les bénéfices de l’initiative 99%, lancée par son parti.
Pour rappel, l’initiative dite «99%» exige que les revenus du capital au niveau national et cantonal – c’est-à-dire les dividendes, les bénéfices sur les actions, les gains en capitaux et les intérêts – soient imposés 1,5 fois plus le revenu ordinaire. Les gains inférieurs à 100’000 francs ne seraient cependant pas soumis à ce niveau d’imposition plus élevé.
Selon Ronja Jansen, l’idée de lancer l’initiative est partie du constat que seuls les 1% les plus riches de la population en Suisse profitent de revenus comme les dividendes et les bénéfices sur leurs actions. La JSS estime que ces «gens doivent payer un peu plus d’impôts sur ces gains» qui ne proviennent pas du travail. Son but: «renverser la situation» et faire en sorte que le travail salarié ne soit plus imposé plus lourdement que les revenus du capital.
La jeune socialiste insiste sur le fait que l’initiative ne pèserait pas sur les petits épargnants, mais «sur ceux qui possèdent un capital tel qu’ils n’ont plus besoin de travailler». A l’argument des opposants, qui craignent de voir les riches quitter la Suisse, elle répond que l’attractivité du pays ne repose pas uniquement sur son modèle fiscal, et que le pays ne peut pas se soumettre au chantage d’une petite minorité.
- Les bénéfices de l’initiative 99% selon Ronja Jansen
- Les tenants et aboutissants de l’initiative
Faut-il taxer les plus riches pour aider les plus pauvres? A cette question, le Conseiller national Andri Silberschmidt (PLR) répond non et nous explique pourquoi il s’oppose à l’initiative 99%.
Selon le Zurichois, «Aujourd’hui, chaque franc au sein d’une entreprise est déjà taxé» et la charge fiscale augmenterait encore avec les 150% demandés par l’initiative. Il plaide pour une reprise économique au sortir de la pandémie de Covid-19 et pense que les progrès en matière d’innovation et de création d’entreprises seraient anéantis par l’initiative.
Selon lui, «tous ceux qui prennent un risque entrepreneurial – et pas seulement les 1% les plus riches» que l’initiative entend viser – seraient punis en fin de compte. Le message envoyé serait le suivant: ´La Suisse n’est plus un pays où l’on peut prendre des risques entrepreneuriaux. Mais plutôt un lieu de non-redistribution.´»
Andri Silberschmidt considère également que l’initiative ne renforcerait pas l’État en redistribuant les impôts ainsi nouvellement gagnés, car ses dépenses sont «principalement supportées par des entreprises financièrement solides». Pour lui, «le citron est déjà suffisamment pressé».
- Les inconvénients de l’initiative selon Andri Silverschmidt
- Pourquoi la Suisse est-elle si chère?
Si le mariage pour toutes et tous est accepté par les Suisses le 26 septembre prochain, les Eglises pourront-elles refuser de marier les couples homosexuels?
Nos confrères du Temps apportent des éléments de réponse grâce à une étude publiée en 2019 par trois juristes de l’Université de Bâle. Si les communautés religieuses organisées selon le droit privé ne devraient en principe pas être obligées de marier les couples homosexuels, «la situation est plus complexe en ce qui concerne les Eglises et les communautés religieuses reconnues par le droit public», souligne l’étude.
Dans la plupart des cantons, les Eglises catholiques et réformées ont des droits et des devoirs, comme celui de respecter le droit constitutionnel et les dispositions du Code pénal régissant l’interdiction de la discrimination. En refusant de célébrer une union homosexuelle, les ministres du culte s’exposeraient donc à de potentielles poursuites pénales.
Dans le cas d’une plainte, la justice devrait également déterminer qui est l’auteur de l’infraction: le prêtre ou pasteur qui refuse de marier un couple de même sexe en raison de sa liberté de croyance et de conscience (également garantie par la Constitution) ou bien l’institution? Actuellement, l’Eglise évangélique réformée de Suisse recommande à ses ministres d’offrir des célébrations aux couple homosexuels, tandis que la Conférence de évêques suisses indique que ses commissions sont en train d’étudier la question.
- Les prêtres et les pasteurs seront-ils obligés de célébrer des mariagesLien externe? – Le Temps (abonnement)
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