Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
La Suisse est candidate à un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Quelles sont les opportunités, quels sont les risques? Ma collègue Sibilla fait le tour de la question pour vous.
Les cyberattaques sont de plus en plus nombreuses en Suisse. Quelles mesures prennent les autorités afin de s’assurer que les infrastructures critiques soient protégées?
Enfin, je vous parlerai d’un éventuel rôle de la Suisse dans la crise ukrainienne et du mystérieux «syndrome de La Havane».
Bonne lecture,
Un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour 2023-2024 ouvre des opportunités à la Suisse, mais n’est pas sans risques. Hier, je vous présentais une interview avec Micheline Calmy-Rey, qui est à l’origine du projet lancé en 2011. Aujourd’hui, nous approfondissons le sujet avec une analyse de notre spécialiste maison du dossier.
La Suisse a de bonnes chances d’être élue en juin 2022 lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Certains y voient une chance pour elle d’étendre son réseau et son influence à l’international, d’autres craignent qu’elle abandonne certains de ses principes sous la pression des grandes puissances.
Siéger au Conseil de sécurité permet de contribuer et de donner une direction à des débats de fond. «La Suisse peut faire entendre sa voix dans les négociations et les votes et assume une ou deux fois la présidence du Conseil, dans le cadre de laquelle elle peut fixer des priorités», explique Angela Müller, présidente de l’Association Suisse-ONU.
Reste le problème du droit de véto des 5 membres permanents – États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni – argumentent les voix critiques. Selon elles, un siège non permanent n’offre pas de vraie possibilité d’influence, mais expose plutôt la Suisse à des risques pour sa politique intérieure et extérieure.
- «Qu’apporterait à la Suisse un siège au Conseil de sécurité?»Lien externe (Sibilla Bondolfi, swissinfo.ch)
- «La Suisse a une bonne réputation à l’ONU» (Sibilla Bondolfi, swissinfo.ch)
Les cyberattaques se multiplient en Suisse. Le Temps interroge aujourd’hui des experts en cybersécurité sur le rôle des autorités. La lutte contre les pirates du web passe par un meilleur partage de l’information, un renforcement du Centre national pour la cybersécurité (NCSC) de la Confédération – il n’emploie qu’une trentaine de personnes – et une plus forte implication des cantons.
Plusieurs communes vaudoises ont été victimes de cyberattaques en 2021. «L’État ne peut pas tout faire, notamment il ne peut pas prendre le contrôle des données des entreprises ou des communes pour les protéger… Nous sommes également en appui en cas de crise, pour des interventions urgentes. Mais juridiquement et matériellement, le canton ne peut pas faire beaucoup plus», affirme au Temps la présidente du gouvernement vaudois Nuria Gorrite.
Le Conseil fédéral a mis en consultation hier un projet visant à rendre obligatoire l’annonce des attaques informatiques menées contre les infrastructures critiques. Toute attaque mettant en péril un hôpital, une entreprise du secteur de l’énergie, une banque ou encore un service de télécommunication devra être annoncée au NCSC. Les annonces se font actuellement sur une base volontaire.
Le gouvernement sera en mesure de mieux évaluer le niveau de la menace dans le pays et les modes opératoires des pirates informatiques. Les entreprises touchées bénéficieront d’une évaluation technique et d’un soutien dans la gestion de l’attaque de la part du NCSC.
- «Que devraient faire les autorités suisses face au fléau des cyberattaques?»Lien externe (Le Temps, abonnés)
- «Face aux cyberattaques, ‘le canton de Vaud ne peut pas faire beaucoup plus’, avertit Nuria Gorrite»Lien externe (Le Temps, abonnés)
- «Les cyberattaques devront être signalées à la Confédération»Lien externe (Tribune de Genève)
- Le communiquéLien externe du Conseil fédéral
- «Le nombre de cyberattaques a bondi de 65% en Suisse en 2021»Lien externe (Tribune de Genève)
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) se réunit aujourd’hui à Vienne. Ignazio Cassis, le président de la Confédération, y participe. Cela peut être l’opportunité pour la Suisse de contribuer indirectement à la stabilité en Ukraine. La situation dans le pays est à l’agenda de la rencontre.
La Suisse avait déjà, lorsqu’elle présidait l’OSCE en 2014, aidé à l’apaisement de la guerre dans l’est de l’Ukraine. «La Suisse a proposé toute une série de mesures de désescalade, notamment la mission spéciale d’observation en Ukraine. Il y avait aussi de nombreux diplomates clés qui ont permis à la Suisse de jouer ce rôle et d’éviter une escalade des tensions au printemps 2014», explique à la RTS Thomas Greminger, directeur du centre de politique de sécurité à Genève.
Pour les diplomates russes et américains, il s’agit de la troisième rencontre cette semaine au sujet de la situation en Ukraine. Ils étaient hier au siège de l’OTAN à Bruxelles. Lundi, c’est à Genève que les discussions ont eu lieu. Si des résultats concrets semblent peu probables cette semaine, les spécialistes s’accordent à dire qu’il est important que le dialogue entre les deux puissances se poursuive.
- «La Suisse pourrait contribuer à la stabilité en Ukraine à travers l’OSCE»Lien externe (RTS)
- «Le Conseil OTAN-Russie se réunit pour tenter de désamorcer la crise ukrainienne»Lien externe (RTS)
- «Les États-Unis et la Russie discutent à Genève sur fond de tensions en lien avec l’Ukraine» (Julia Crawford, Dorian Burkhalter, Igor Petrov, swissinfo.ch)
Le «syndrome de La Havane» aurait frappé des diplomates américains jusqu’à Genève. C’est ce que révèle le Wall Street Journal. Au moins trois personnes en poste à la mission diplomatique des États-Unis à Genève auraient été atteintes. L’une d’entre elles aurait été évacuée aux États-Unis pour y recevoir des soins. Le département d’État américain ne commente pas l’affaire.
Le mystérieux mal a été signalé pour la première fois il y a plus de 5 ans à l’ambassade des États-Unis à Cuba. Les symptômes incluent maux de tête, difficultés cognitives et vertiges. Ils peuvent dans certains cas être encore ressentis plusieurs années après leur apparition.
Au fil des ans, quelques 200 cas affectant diplomates, militaires, agents des services secrets, et leur entourage ont été recensés à travers le monde. À ce jour, le gouvernement américain ignore l’origine et le fonctionnement de ces attaques présumées.
- «U.S. Diplomats in Geneva, Paris Struck With Suspected ‘Havana Syndrome’»Lien externe (Wall Street Journal, anglais, abonnés)
- «‘Syndrome de La Havane’ chez des agents et diplomates américains: Washington déterminé à élucider le mystère»Lien externe (Le Monde, novembre 2021)
- «Le mystérieux ‘syndrome de La Havane’ touche des dizaines de diplomates» (Podcast RTS, juillet 2021)
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