Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses de l’étranger,
Ne pas respecter une quarantaine peut coûter cher, et cela même si vous êtes le président du numéro deux bancaire helvétique. António Horta-Osório, à la tête de Credit Suisse, en a fait l’expérience. Il a finalement dû se résoudre à remettre sa démission après avoir enfreint les règles sanitaires de lutte contre le coronavirus en Suisse et en Grande-Bretagne.
Dans cette sélection, nous parlerons aussi du déménagement énigmatique du président de la Fédération internationale de football et de la valeur de vos données.
Bonne lecture,
Le non-respect des règles de quarantaine pour lutter contre le coronavirus aura coûté son poste au président de Credit Suisse António Horta-Osório. Le numéro deux bancaire suisse a annoncé la démission de son président avec effet immédiat dans un communiqué.
António Horta-Osório regrette que certains de ses actes «aient entraîné des difficultés pour la banque et affecté sa capacité à la représenter en interne et en externe». Il a donc estimé que sa démission était dans l’intérêt de Credit Suisse. Le Portugais est remplacé avec effet immédiat par Axel Lehmann.
António Horta-Osório a enfreint à deux reprises les règles de quarantaine en vigueur, en Grande-Bretagne et en Suisse. Le 28 novembre, au retour d’un voyage en Angleterre, le banquier aurait dû se soumettre à une quarantaine de dix jours. Or, le Portugais ne s’y était pas tenu et avait à nouveau quitté le pays le 1er décembre, à bord d’un jet privé.
Cet incident est un nouveau coup dur pour Credit Suisse. António Horta-Osório, nommé à la présidence de l’entreprise à la fin avril 2021, avait été recruté pour remettre de l’ordre au sein du géant bancaire suisse, secoué par les scandales à répétition.
- Lire la dépêche de Keystone-ATS
- L’articleLien externe du journal Le Temps sur le sujet
Le déménagement au Qatar du président de la Fédération internationale de football, Gianni Infantino, suscite de vives critiques. Ce dernier a loué une maison à Doha et scolarisé ses filles dans l’émirat, a révélé le journal dominical SonntagsBlick.
«Apparemment, Gianni Infantino n’est pas à l’aise en Suisse», a réagi Sepp Blatter, l’ancien responsable de l’instance mondiale du football, dans la Tribune de Genève. Il est convaincu que son successeur envisage de déménager le siège de la FIFA en France. Or, la structure est venue de Paris à Zurich en 1932 en raison de la stabilité politique et économique, souligne-t-il.
Les médias internationaux critiquent aussi vertement la décision du président de la FIFA. «Le Qatar, évidemment!», écrit le journal allemand «Bild», qui précise que ce déménagement a un «arrière-goût fade». «Die Welt» estime même que ce déménagement est «absurde».
De son côté, la FIFA justifie le déménagement de son président par des questions de protocole. L’idée est simplement de se rapprocher du lieu de la Coupe du monde de football au Qatar, qui débutera en novembre prochain, plutôt que d’être à des heures de vol. L’organisation a aussi fait savoir que son président continuait de travailler au siège principal à Zurich et de payer ses impôts en Suisse.
- Lire l’article du BlickLien externe sur le sujet
- La réaction de Sepp BlatterLien externe, relayée par le Tribune de Genève
- Un déménagement qui fait des vaguesLien externe, encore sur le site du Blick
- Pourquoi Gianni Infantino a-t-il déménagé au Qatar?Lien externe – Le Temps
Accepteriez-vous de payer votre café en partageant des données personnelles? La directrice d’Opendata.ch, Nikki Böhler, a mené une expérience pour le savoir.
La jeune activiste offre du café aux visiteuses et visiteurs d’un zoo. Pour payer, il suffit de fournir son prénom, son nom, son canton et son année de naissance. «Certaines personnes sont indignées et s’en vont directement. D’autres nous fournissent les données sans même nous demander pourquoi nous allons les utiliser», raconte Nikki Böhler.
Le but de l’expérience: sensibiliser les gens à la valeur de leurs données personnelles. «Avec ces informations, il est possible de nous influencer et de nous manipuler. Il est important que nous gardions le contrôle», explique l’activiste.
Nikki Böhler réclame aussi plus de transparence en matière de données, afin que les données anonymisées déjà disponibles puissent être utilisées pour le bien commun.
- Regarder le reportage
- Comment le partage des données peut mettre des vies en péril, l’article de mon collègue Abdelhafidh Abdeleli
- «Les données confèrent du pouvoir à la population», l’interview réalisée par Jonas Glatthard
Aide essentielle à notre démocratie ou menace pour la liberté de la presse, les mesures d’aide aux médias divisent en Suisse. Avant la votation du 13 février sur le sujet, l’émission de débat SWI Arena en a débattu avec la sénatrice verte Lisa Mazzone et le sénateur libéral-radical Philippe Bauer.
Le peuple suisse votera le 13 février sur le référendum relatif à l’aide aux médias. Le gouvernement et le Parlement souhaitent soutenir davantage les journaux, radios, télévisions et médias en ligne pour garantir leur qualité et leur diversité. Ils ont élaboré un paquet d’aides financières directes et indirectes, qui prévoit d’allouer aux médias environ 150 millions de francs supplémentaires par année.
Pour Lisa Mazzone, cette aide est nécessaire afin d’aider la presse à opérer sa mue numérique et assurer la qualité et la diversité de l’information. «Les médias en ligne subissent la concurrence directe des géants d’Internet», a-t-elle souligné.
Les mesures d’aide mettent en péril l’indépendance des médias helvétiques, aux yeux de Philippe Bauer. «Les médias qui reçoivent des fonds publics risquent de ne pas se montrer assez critiques vis-à-vis du gouvernement», a-t-il mis en garde.
- Revoir les meilleurs moments de SWI Arena
- Tout savoir sur l’aide aux médias
- Une question discutée à l’internationale, l’article de mon collègue Renat Künzi
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